Les frères Wachowski (mais peut-on encore parler de frères avec Lana), nous avaient ébloui avec la série des trois "Matrix" et la production du monumental chef d'oeuvre "V pour Vendetta". On ne pouvait donc qu'attendre avec impatience cet étrange OFNI (objet filmé...) que s'annonçait d'être "Cloud Atlas".
A ce titre, on n'est pas déçu de faire le voyage, ou plutôt les voyages, car le film nous embarque dans une série de vies croisées ou d'histoires parallèles se déroulant du XIXe au XXIIe siècle en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et aux confins de l'océan Pacifique, voire au-delà.
L'entrée dans le film est un peu difficile, car il faut apprivoiser le sujet, d'autant que pour accentuer la dimension "réincarnation", les réalisateurs ont pris le parti de donner à quelques acteurs jusqu'à 5 ou 6 rôles différents. Par ailleurs, les histoires jouent sur des registres volontairement décalés, allant du parodique de série gaguesque américaine au drame victorien, en passant par un épisode très "matrixien" avec des clones dans une Corée déliquescente du futur. Passer de l'une à l'autre exige au début une certaine concentration, et puis on se laisse charmer, même si c'est parfois pour passer de la métempsychose au psychotique.
Au final, on en prend plein la vue et on est très dérouté. Il faudra probablement un moment et une ou deux nouvelles séances pour finaliser un avis définitif (de fait on hésite facilement à mettre de 7 à 10, 9 étant un compromis), mais en tout cas "Cloud Atlas" demeurera une expérience hors du commun.