Un gros trip spatio-temporel qui donne beaucoup de plaisir.
S'il n'y avait pas eu le Printemps du cinéma, je ne suis pas sûr que je serai allé voir Cloud Atlas, son casting un peu has been et sa durée ne m'y incitaient pas... Bien mal m'en aurait pris, car ce long film touffu m'a bien plu et fait passer un très bon moment.
Monté comme un puzzle, Cloud Atlas raconte 6 histoires, dans 6 lieux et à 6 époques différentes (passé, présent et futur...) avec les mêmes acteurs qui jouent dans, presque, tous les segments. C'est l'élément le plus ludique du film, puisqu'il est amusant de les chercher et de les reconnaître à chaque fois...
Si j'ai rapidement laisser tomber l'idée de trouver le rapport entre toutes les histoires, j'ai aimé suivre chaque histoire dont le ton et le genre est à chaque fois différent, on passe ainsi d'une SF stylée à la comédie en passant pas le film d'époque rapidement et fluidement, c'est un peu déroutant au début mais on s'y fait rapidement... Petit bémol pour la partie la plus new age du film, celle qui se passe dans un futur où Hugh Grant ressemble à un cannibal, qui est celle qui m'a le moins plu.
Les acteurs sont tous très bons, mes coups de cœurs vont pour Jim Broadbent (Another year) que je trouve vraiment excellent et pour Jim Sturgess qui est absolument charmant... mais tous sont bons. Je souligne aussi la performance de Hugo Weaving qui, après avoir incarné le diabolique agent Smith, reprend le rôle du méchant de service, il est énorme en infirmière flippante qui ferait presque passer celle de Vol au dessus d'un nid de coucou pour une sainte.
A la réalisation, un trio improbable. Les Wachowski (Matrix) et Tom Tykwer (Le Parfum) se sont partagés les segments et heureusement, surtout de la part des Wachowski, n'ont pas trop ampoulé leur film d'un discours trop philosophico-mystique-chiant (comme dans les suites de Matrix)... c'est aussi ce que je craignais.
Au final, on retient une succession de scènes très réussies, souvent très belles et intenses, on rit, on est ému, on ne comprend pas tout mais finalement on s'en fout car on ressent beaucoup de plaisir...
Un trip à voir sur grand écran. Vraiment pas mal.