Un film quasi "symphonique", évitant de peu l’overdose.
Ce film fait penser à Mr Nobody, aussi bien dans la démesure scénaristique que dans la recherche esthétique, un poil de poésie en moins. Un film choral, introspectif, brassant plusieurs époques, reflets ou perspectives de notre civilisation. L’introspection fonctionne grâce, entre autres, à la symbolique de l’acteur qui incarne plusieurs personnages, indifféremment de l’âge, du sexe, ou de l’époque : c’est assez génial de voir Hugh Grant incarner un cannibale sanguinaire, comme il est intéressant de voir Tom Hanks jouer - ça faisait longtemps…
Les décors, les maquillages et les effets spéciaux contribuent pour beaucoup à l’immersion du spectateur. Tout ça venant nourrir une histoire touffue, mais pourtant simple à comprendre. Le montage en parallèle est efficace et les transitions bien pensées servent la narration et l’articulation des différents chapitres. Les deux heures quarante du blockbuster se déroulent cependant avec un petit défaut de rythme, compensé par de l’humour.
Le message du film n’est cependant pas très original - casser les règles et les préjugés - et un peu trop moralisateur : le discours de la fin paraphrase - et dessert - deux heures d’habile narration. C’est là son point noir: on se retrouve à la limite du projet fourre-tout, traitant de clonage, de sacrifices, de dictats ou d’énergie polluante.
En un clic : Un film ambitieux, assumé et de toute beauté - quasi "symphonique" - où le fond rejoint la forme, évitant de peu l’overdose.