Club Zero
5.4
Club Zero

Film de Jessica Hausner (2023)

Ce qui est bien avec Jessica Hausner, c'est qu'elle n'a pas peur de choquer ni de susciter le dégoût, et tant pis si, à l'instar d'un Ruben Östlund, elle passe pour une poseuse et une cynique. Il est probable qu'elle s'en fiche et que cela l'amuse. Elle pousse cependant le bouchon assez loin avec Club Zero, consacré à "l'alimentation consciente", sous forme de fable qui entend épingler certaines tendances hygiénistes de notre époque. Le cinéma de la réalisatrice autrichienne reste toujours clinique sur le plan formel, d'une froideur et d'une rigueur assumées, mais cohérente dans une œuvre qui la rapproche de ses compères autrichiens Haneke et Seidl, avec lesquels elle semble partager un humour à froid, plus susceptible de susciter la gêne, voire le ricanement, que le rire franc et massif. Parfois, la cinéaste s'égare quelque peu, en particulier dans une scène insupportable, mais sa rigueur formelle n'est autrement presque jamais prise en défaut. Il faut aussi louer le talent de Jessica Hausner pour la direction d'acteurs, en témoigne ici une Mia Wasikowska qu'on n'avait jamais vue dans une rôle pareil, terrifiante dans sa douceur d’extrémiste en matière de nutrition. Son régime strict (euphémisme) place en tous cas Club Zero dans le registre assez rare des films qui coupent tout appétit pour un éventuel repas, après sa projection. Mais comme l'indique l'avertissement, avant ses premières images, il n'est vraiment pas conseillé à ceux qui connaissent des problèmes avec la nourriture.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2023

Créée

le 27 mai 2023

Critique lue 1.5K fois

11 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

11

D'autres avis sur Club Zero

Club Zero
dosvel
2

Un Film D'une Lourdeur

Club Zero, malgré ses ambitions apparentes, tombe rapidement dans le piège de la prétention, en essayant d’être bien plus profond qu'il ne l’est réellement. Hausner semble vouloir offrir une...

le 17 sept. 2024

19 j'aime

Club Zero
Cinephile-doux
7

Régime strict

Ce qui est bien avec Jessica Hausner, c'est qu'elle n'a pas peur de choquer ni de susciter le dégoût, et tant pis si, à l'instar d'un Ruben Östlund, elle passe pour une poseuse et une cynique. Il est...

le 27 mai 2023

11 j'aime

Club Zero
Sergent_Pepper
4

Que la diète commence

Jessica Hausner est en passe de devenir une abonnée des sélections cannoises : son précédent et assez inoffensif Little Joe était en compétition en 2019, avant qu’elle ne soit membre du jury en 2021,...

le 29 sept. 2023

10 j'aime

1

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13