Aux abords des arènes d'Arles, Marc-Antoine, employé communal, est une figure incontournable de son quartier.
Les auteurs de "Cocagne", comme d'autres souvent avant eux, prétendent faire du Pagnol avec des personnages et des dialogues méridionaux complètement factices. C'est de l'imagerie provençale pour touriste, et pas de la meilleure, avec ses conversations de bistrots et parties de pétanque.
Il n'y a rien à sauver de ce roman d'Yvan Audouard, tel qu'il l'adapte lui-même, et de la réalisation de Maurice Cloche, tellement superficielle et lacunaire qu'on croirait qu'une partie du film a disparu au montage. Les personnages, dont la plupart sont futiles ou inutiles, comme ce jeune couple d'amoureux venant comme un cheveu sur la soupe et introduisant une note dramatique ridicule, n'ont pas la moindre authenticité humaine. Fernandel, dans un rôle insincère et dépourvu de cohérence, cabotine dans la fantaisie d'abord puis dans la gravité ensuite. Car l'insignifiante comédie se prend au sérieux, à partir du moment ou Marc-Antoine se
met à peindre et quitte le foyer.
Comment en vouloir aux comédiens d'être mauvais; les rôles sont si creux. Les échanges entre Fernandel et Rellys sont d'une grande pauvreté. Et que dire de la pauvre Dora Doll qui, quand elle n'est pas derrière le bar, est envoyée en cuisine...Car le film, volontiers réac, reflète un esprit patriarcal hors d'âge.