Avoir 20 ans en Mai 68

C'est du Diane Kurys, nous sommes donc plus ou moins en terrain connu dès le départ. Rien de vraiment marquant, ni dans le scénario, ni les personnages, ni les dialogues, ni même vraiment l'interprétation, le trio Élise Caron - Philippe Lebas - François Cluzet faisant le boulot sans nous laisser un souvenir ému (surtout le second). Cela se suit sans déplaisir et a l'intelligence de ne pas être trop long, défaut inhérent à de très nombreux films n'ayant pas tant de choses à raconter.

En, fait, si « Cocktail Molotov » nous reste un minimum en tête, c'est surtout pour la description assez juste de la réalisatrice des événements de Mai 68, trouvant autant sa pertinence par son côté « road movie » (souvent à pied) que par les multiples rencontres faites par les héros, chacune d'entre elles nous donnant un aperçu assez juste des différentes sensibilités de l'époque, l'occasion de croiser Hélène Vincent, Patrick Chesnais, Henri Garcin et même Christian Clavier, savoureux en beatnik aussi opportuniste qu'indélicat.

Et si j'en ai déjà un souvenir presque lointain, voir ce tournant historique dans notre pays évoqué sans caricature et une certaine originalité, bien plus intéressant que ce vague triangle amoureux ne débouchant pas sur grand-chose. Pour sa culture personnelle.