Enfin ! Les studios aux grandes oreilles et à la petite lampe de bureau reviennent en force en cette fin d'année avec un tout nouveau projet original : Coco. Depuis Wall-E, jamais un film n'a atteint une telle originalité ! Si Là-Haut et Rebelle ont tout de même posé leur pierre à l'édifice, Coco surpasse largement ses prédécesseurs au sein de cet empire de l'animation. Exit le surcoté Vice-Versa, aux oubliettes Arlo, place à Coco !
Lee Unkrich, à qui l'on doit les plus grands succès de la firme redore le blason des studios Disney-Pixar : après la créativité visuelle du Monde de Nemo, l'ingéniosité permanente de Monstres et cie ou la reprise de flambeau exceptionnelle sur Toy Story 3, il devient la tête pensante de Pixar ! À l'instar de ses confrères, Coco vous apportera la touche de magie inoubliable.
Coco se déroule durant la Dia de los Muertos (La Fête des Morts - ou des Ancêtres ici dans le film), comme à son habitude le studio prouve sa grande vigilance - et audace - dans la transposition de cultures et folklores étrangers. Vous êtes tout bonnement au Mexique en train de suivre le jeune Miguel, décidé coûte que coûte à devenir la prochaine grande figure de la musique et ainsi suivre les traces de son modèle : le charismatique Ernesto de la Cruz. Déchiré entre ses obligations familiales (l'interdisant ne serait-ce de prononcer le mot "musique") et sa destinée, le jeune homme finit par se retrouver malgré lui dans le monde des Morts.
Aux côtés de son fidèle compagnon, le chien Dante, un personnage secondaire très drôle comme Disney-Pixar n'en faisait plus, le spectateur est littéralement invité au voyage ! Avec une palette de couleurs stupéfiantes (et toujours dans le respect chromatique de cette tradition mexicaine), des environnements à couper le souffle en passant par les nombreux et infinis détails des plus savoureux, Pixar grave définitivement son nom dans les grands noms de l'animation.
Si l'histoire peut se révéler simple, pour ne pas dire prévisible (voire déjà vu) à certains instants, Coco est l'un des rares films d'animation à mettre autant le doigt sur une émotion pure. Si l'on pouvait reprocher à Vice-Versa un pathos flagrant et dans lequel il s'embourbait, Coco ne tombe jamais dans ce piège en allant à l'essentiel : l'importance des liens familiaux, ce qui, à coup sûr, fera sortir quelques mouchoirs au sein des salles obscures... Coco est sans nulle doute l'un des Disney-Pixar (confondus) les plus tristes et les plus émouvants. Certains diront que l'on connaît la musique, et pourtant, la partition ne cesse de nous étonner.
Côté musique justement, Coco est une mine d'or. Si aucune chanson ne parviendra à se hisser à la hauteur de Libérée, Délivrée en terme de popularité (je reviendrai un peu plus tard sur le court-métrage consacré à la Reine des Neiges en introduction de ce film...), les titres restent entraînants et entêtants. Pas de superficiel ou de commercial, simplement de la musique avec une innocence plus que bienvenue provenant de Miguel.
Lee Unkrich peut également se targuer d'écrire des personnages hauts en couleurs, entre la famille entière de Miguel - vivante et morte - tous plus géniaux les uns que les autres, l'attachant Hector en passant par une Frida Kahlo (jolie référence) resplendissante malgré l'ossature apparente, tous apportent un réel gain à Coco. On pourra peut-être regretter le manque d'exploitation de ces divinités animales aux couleurs psychédéliques dont l'intérêt reste moindre...
Coco signe également l'une des plus belles fins jamais conçues par les studios Disney-Pixar. Magnifique.
Le dernier-né de Lee Unkrich est dans la lignée de ses précédentes réalisations, si Coco ne provoquera certainement pas autant d'engouement qu'un Toy Story, il deviendra à coup sûr l'une des valeurs sûres du studio à la petite lampe de bureau, qui devrait, une bonne fois pour toutes, privilégier les projets originaux à défaut de suites souvent discutables.
Petit aparté sur Joyeuses Fêtes avec Olaf, diffusé en prologue de Coco, tradition oblige. Avec ce court-métrage, Disney joue les prolongations avec une durée de 22 minutes (!), c'est énorme, jamais une oeuvre introductive n'avait atteint un tel temps ! En se situant à quelques minutes d'un moyen-métrage, le spectateur en a pour son argent à travers une suite (placée sous l'idée du spin-off) dans laquelle Elsa, Anna et les habitants d'Arendelle fêtent Noel. Bien vu de la part de Disney bien que l'idée soit plus que prévisible en cette période. Tristes à l'idée de ne pas posséder de réelles traditions à contrario des nombreuses familles du Royaume, Olaf décide de partir en quête des différentes festivités possibles dans le but de réconforter les deux sœurs.
Soyons franc, ce court-métrage est uniquement présent pour inspirer la nostalgie de La Reine des Neiges, en profitant au passage pour inclure trois ou quatre chansons (c'est conséquent en à peine 22 minutes !) et préparer le terrain de sa suite. Si l'on retrouve avec plaisir les différents personnages du film à succès, Joyeuses Fêtes avec Olaf traîne tout de même en longueur en dépit de quelques très bons gags visuels. Ce film est à l'image du succès de la Reine d'Arendelle : chercher à étirer en longueur jusqu'à l'épuisement.