Avec Human Nature et La Sciences des Rêves quelques années plus tard, Eternal Sunshine of the Spotless Mind est le second épisode de ce que j'appelle "La Trilogie de la Science" de Michel Gondry. Les aventures de Joel et Clémentine se déroulent donc au sein d'une réinterprétation de la science du réalisateur français. Il ne se moque pas, au contraire, il donne sa propre vision. La patte du réalisateur y est pour beaucoup, impossible de ne pas sentir la patte plastique de Gondry, pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il s'est littéralement dépassé.
Comme dans un rêve, difficile de croire que derrière le personnage du timide, réservé et original Joel se cache le trublion Jim Carrey. C'est l'un des grands tour de force de ce film, l'acteur transcende l'écran. The Truman Show n'était qu'un avant-goût, avec Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il transforme l'essai et prouve définitivement sa capacité à endosser un rôle dramatique. Néanmoins, Michel Gondry ne fait pas table rase du potentiel comique de Jim Carrey, la direction est si captivante que l'acteur devient par moment drôle malgré lui. Adieu les mimiques et gags archi-répétés. Le temps d'un film, il se situe dans un entre-deux, Jim Carrey EST Joel.
Bien entendu, Kate Winslet joue un rôle essentiel à la qualité de ce film et détruit également son image habituelle de femme froide et rigide. Avec Clémentine, elle interprète une Rose dix fois plus décomplexée. Et cela fait bien un bien fou !
Eternal Sunshine of the Spotless Mind est sans aucun doute l'un des films les plus aboutis de la carrière de Michel Gondry avec La Science des Rêves. Visuellement bluffant, musicalement épanouissant et surtout sentimentalement unique. C'est un long-métrage universel et qui reste encore aujourd'hui l'une des grandes références concernant la thématique des rêves. Deux scènes reflètent parfaitement cet état d'esprit : la séquence de la bibliothèque et la dernière entrevue entre les deux amoureux sur la plage de Montauk.
Un chef-d'oeuvre.