Sacré Pixar : c'est bien le seul studio à oser aborder des sujets dits sensibles dans des films tout publics, qui sont destinés avant tout aux enfants. A savoir la mort, l'oubli, Alzheimer... et tout ça dans un film époustouflant, qui est non seulement une réussite narrative, mais visuelle.
Au début, j'avoue avoir eu peur, car ça met du temps à démarrer, et le prétexte, comme quoi la musique peut être bannie d'une famille, superfétatoire.
Mais, et c'est là qu'on reconnait le talent de tels auteurs, c'est que l'histoire part vers quelque chose d'intime dans le spectaculaire, qui concerne avant tout l'oubli de personnes décédées, qui ne peuvent ainsi franchir le pont les menant au jour des morts, qui célèbre les personnes défuntes par leurs familles.
C'est quand même un film où on voit en grande majorité des personnes mortes, mais tout cela est assez joyeux, avec une explosion de couleurs, et une bonne humeur, qui montre que le trépas n'est qu'une étape dans la vie de chacun. On a aussi beaucoup de musique, mais là encore, mes craintes se sont taries, car ça reste assez court, et le passage avec Remenber me est poignant, sur la transmission.
Tout cela sur une fin magnifique, où Coco, qui est l'arrière-grand-mère dont son père avait quitté sa famille pour devenir chanteur, retrouve pour un instant sa lucidité malgré la maladie pour convoquer ses plus beaux souvenirs. C'est à ces moments-là que je me dis que Pixar roule sur la concurrence, et j'espère toujours que le studio fasse un jour le film adulte en images de synthèse que j'aimerais tant voir...
A l'instar de Vice-Versa, Coco est un des sommets du studio, qui peut convoquer l'intime dans le spectaculaire, et sans une seule faute de goût ; chapeau !
Pour l'anecdote, Ary Abittan, qui joue Hector, est un des rares acteurs à avoir joué deux films aux noms identiques, car souvenons-nous qu'il était aussi dans Coco, le chef-d’œuvre de Gad Elmaleh. Quel bel hommage de la part de Disney...