Avec une idée de départ inspirée des tests ADN à la mode il y a quelques années, "Cocorico" avait le potentiel pour explorer avec humour cette quête identitaire 2.0. Hélas, ce potentiel est gâché par une approche frileuse qui se plaît à recycler des clichés éculés.
On n'est plus à l'époque "lointaine" où Didier Bourdon et les Inconnus pouvaient rire des origines des français impunément, aujourd'hui le champ des moqueries ethniques s'est considérablement restreint. Cocorico en illustre bien les limites : il ne s’attaque qu’aux cibles jugées "sans risques". En résulte une satire convenue, où les scènes de famille sonnent artificielles et malaisantes.
Malgré ces écueils, les expérimentés Christian Clavier et Didier Bourdon font toujours le boulot et ils parviennent parfois à sauver les meubles, contrairement à certains mauvais rôles secondaires, comme le gendre idéal recruté au Palmashow, qui manque cruellement de relief. Quelques dialogues bien tournés viennent ponctuellement arracher un sourire, mais ils ne suffisent pas à compenser un scénario fade et grossier.
Hitchcock disait : "Mieux vaut partir du cliché que d'y arriver", hélas le film reste empêtré dans le cliché du début à la fin et ne parvient pas à transcender son sujet, se contentant de réciter le manuel des stéréotypes autorisés avec une lâcheté consommée. Même des questions éthiques, comme le prélèvement ADN non consenti, sont acceptées sans la moindre remise en question.