Le réalisateur Jeff Chan est un habitué des films et séries de plateforme mais plutôt tendance fleur bleue et davantage destinées au public féminin. Un honnête faiseur qui a porté un projet diamétralement opposé dans un tout autre genre. En effet, il avait écrit, produit et réalisé une série B sortie de nulle part et plutôt sympathique il y a cinq ans intitulée « Code 8 ». Il a enrôlé les cousins Robbie et Stephen Amell, des amis à lui, et imaginé ce film dystopique entre thriller et anticipation ultra réaliste. Le seul élément véritablement science-fictionnel du récit était la présence de personnes aux super-pouvoirs dans la société, personnes dont la moelle épinière générait une drogue addictive. Comme si les « X-Men » croisaient « Total Recall » et « Limitless ». C’était assez basique au niveau de l’histoire mais impressionnant au niveau du rendu visuel et spectaculaire au regard du très maigre budget alloué pour la production. On reprend exactement les mêmes et on recommence avec cette suite mais avec un budget un peu plus important. Le résultat est exactement à l’image du premier mais sans l’effet de surprise et avec peut-être la déception de voir cet univers plein de possibilités si peu étendu dans cette séquelle. Un numéro deux est censé être supérieur au niveau du spectacle mais ici c’est le statu quo avec quelques ajouts de-ci de-là comme ces chiens robots ou l’entente police et trafiquants de Spyke, la fameuse drogue. « Code 8, partie II » manque donc le coche d’être meilleur et plus imposant que l’original.
En effet, l’histoire est finalement ici encore plus simpliste puisque c’est la sempiternelle histoire de la gentille petite fille à protéger qui a vu ce qu’elle ne devait pas voir et développe des pouvoirs inédits. Cette suite prend donc la forme d’un film de traque avec deux ou trois scènes d’action bien exécutées mais pas transcendantes non plus auxquelles on a ajouté un nouveau thème de fond à la mode : une critique et un état des lieux assez pertinent et contemporain des violences policières sur une minorité et de la corruption des forces de l’ordre en général. Bien vu mais relativement survolé. Encore une fois, Chan sait filmer et nous gratifie d’effets spéciaux de toute beauté (les robots sont d’un réalisme frappant). Il nous offre une nouvelle petite série B du samedi soir cool et rythmée mais qui ne laissera clairement pas un souvenir impérissable. On sent que l’envie d’une franchise est là d’ailleurs; et pourquoi pas si le troisième épisode nous apporte plus de valeur ajoutée et développe de manière plus convaincante son univers aux multiples potentialités. En attendant, « Code 8, partie II » déçoit un peu mais se regarde tout de même avec plaisir. Sans temps mort, efficace et humble, il nous fait passer un bon moment si on cherche juste à se divertir sans trop réfléchir.
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