Capitalism: An american dream.
Cinq ans après son crépusculaire "Assassinat de Jesse James...", le cinéaste australien Andrew Dominik retrouve la star Brad Pitt pour s'attarder une nouvelle fois sur le milieu du grand banditisme, mais avec une approche foncièrement différente.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le nouvel essai de Dominik risque de laisser la majorité des spectateurs de marbre, tant son film reste difficile d'accès et peu encourageant, la faute à un ton résolument froid, bavard et anti-spectaculaire au possible, le cinéaste préférant de longs tunnels de dialogue à l'action attendue.
En ancrant son récit dans le contexte économique actuel, filmant une Amérique terne et en état de décomposition avancée, Andrew Dominik établit un parallèle entre deux mondes opposés mais pourtant si proches dans leur fonctionnement, montrant des criminels sous un jour peu glamour et fortement marqués par la crise économique, réglant leurs problèmes comme le ferait des politiciens face à un cas de force majeur.
Un concept passionnant mais qui ne suffit pas toujours à rendre "Killing them softly" incontournable, la faute à son approche déroutante, heureusement contrebalancée par une mise en scène virtuose et par un casting formidable allant de Brad Pitt, impeccable en faucheuse gominée à un Ray Liotta inattendu en passant par les apparitions de James Gandolfini et Richard Jenkins.