N'ayant pas vu les premières oeuvres d'Andrew Dominik, précédées d'une réputation flatteuse, j'y suis allé de façon totalement neutre.
Les premières minutes sont prometteuses, avec un braquage bancal dès le départ, des bras cassés et autres tueurs à gages dépressifs plantent tout de suite le décor, qui rappelle énormément du Tarantino ou les frères Cohen.
La mise en image y est sublime, tout en longs travelling, ralentis omniprésents, complétée par un gros travail sur le son(toute la mise en scène est résumée dans le court générique hypnotisant), dans des quartiers en friches seulement propice aux minables jeux d'argent qui profitent à la pègre locale, à l'image d'une Amérique malade de son capitalisme à outrance.
En effet, l'action du film se situe en 2008, pendant la première campagne présidentielle d'Obama, là où le pays était en plein bourbier financier des "subprimes".
Cet événement fera régulièrement écho à la trame principale, pour mieux souligner le cynisme et l'incompétence absolue des décideurs, où seul l'argent guide des choix immoraux.
Mais après des débuts brillants, petit à petit, le scénario se dilue doucement dans des dialogues étirés au maximum, où le réalisateur tente l'humour par l'absurdité des situations.
Cela ne fonctionnera que trop rarement, même si les seconds rôles sont parfois croustillant.
En revanche, pour Brad Pitt, c'est bien simple, on a droit à un medley de tous ses tics d'acteur, on se croirait même dans cette pub qui passe en ce moment (mais si ! vous savez la pub où il vend son parfum, grosse voix rauque solennelle et sourcils froncés)...
Les petits 1H37 paraissent bien long par moment, seulement sauvés par une bonne interprétation globale, et une superbe réalisation, mais dans une coquille vide.
Dommage.