Melo flamboyant en Noir et Blanc

Ce film SUPERBE a obtenu la prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes et c'est amplement mérité tant les images sont somptueuses et nous font penser à Dreyer ou Bergman..Toutefois le scenario nous laisse entrevoir des pistes qu'il ne suit pas..Tout d'abord, on assiste au Recrutement de chanteurs et danseurs amateurs pour fonder une troupe "folklorique" dont la vocation est de faire entendre l’Âme slave et les richesses culturelles du prolétariat au sortir de la guerre. Paysages glacés de neige alternent avec les danses tourbillonnantes en costumes typiques qu'on imagine colorés,voix claires et aigrelettes des paysannes sublimées par la scène..C'est brillant , séduisant, comme la protagoniste principale blonde ,la belle et manipulatrice Zula.Mais les chansons et les chorales populaires sont peu à peu recupérees par le système de propagande communiste qui s'installe sous Staline..le musicien initiateur de la démarche accablé par cette trahison forcée de son idéal passe à l'Ouest. il espère fir avec sa dulcinée, la belle soliste .mais celle-ci ne vient pas au rendez-vous.Et Alors..C'est un autre film qui commence...et celui là raconte une passion amoureuse qui se nourrit d'obstacles, qui grandit de façon maladive et délétère en suivant les mouvements d'humeurs imprévisibles de la belle chanteuse femme-fatale..On n'est pas loin de Douglas Sirk . Le moment de vie à Paris n’échappe pas aux clichés de reproduction de l'Epoque St Germain des Près et on se ballade entre cocktails mondains d'intellos en caves de Jazz et promenades nocturnes sur la seine..C'est moins exotique pour un français...Mais est-ce si grave ? Personnellement mon attention a un peu faibli à ce moment, mais la fin est somptueuse et le mariage-suicide des amants maudits est tout simplement bouleversant.Les interprètes sont magnifiques et malgré mes réserves, je qualifierais ce film de "grand film".