L'Europe divisée d'après guerre sert de théâtre pour ce couple improbable qui va parcourir le vieux continent à l'aide de nombreuses et abruptes ellipses.
En effet, Cold War nous fait voyager avec son couple entre la Pologne Stalinienne et la France des années 60 sans laisser le temps au spectateur d'apprécier ce périple. Les nombreuses ellipses pourront en déconcerter certains, voir même les frustrer, ce que je comprends, j'aurais adoré voyager plus longtemps aux côtés de Zula et Wiktor. Cependant, la brutalité avec laquelle sont faites les transitions ne sont pas le fruit du hasard, ces dernières rappellent sans cesse au spectateur à quel point les nombreuses séparations des deux protagonistes sont brutes, elles aussi. Malgré les nombreuses ellipses, l'attachement auprès des personnages se fait quand même ressentir assez vite tant Joanna Kulig et Tomasz Kot délivrent une magnifique et inoubliable performance.
Pour ce qui est de la mise en scène et de la photographie, Cold War m'a beaucoup ému de par la beauté de ses plans et par le choix du noir et blanc qui vient sublimer l'impossible et passionnante histoire d'amour que nous suivons tout en intensifiant le côté dramatique de l'oeuvre. Les différents plans mettent en valeur les protagonistes et laissent une part assez importante aux actions qui se passent au second plan. C’est tout simplement magnifique, il n’y a rien à redire.
Le plan final qui, pour moi est un des plans les plus puissants et symboliques que j'ai eu l'occasion de voir au cinéma vient merveilleusement clôturer un film que je n'oublierai jamais et que je regarderai encore et encore.