Une belle prouesse cinématographique, tant dans l'image que le son. Une photographie magnifique en noir et blanc et des plans souvent fixe, mais toujours d'une minutie chirurgicale offrant une carte postale à la fois de la froideur d'une Pologne communiste, mais aussi d'une émancipation musicale plus jazzy d'un musicien échappé à la propagande.
Et la bande son porte l'ambiance à chaque instant.
Cependant le film nous offre une tragédie peut être trop tragique...
En effet les destins bien que reliés des personnages, paraissent emprunter les pires chemins possibles les menants presque à chaque fois à des situations pire qu'initialement.
Et cela jusqu'à la fin, nous offrants des archétypes d'artistes torturés, perdus vivant une histoire d'amour qu'on dirait qu'ils rendent impossibles.
Bien que l'histoire des 2 amants reste touchante je ne pense pas que ce soit tout le monde qui puisse s'y identifier et au final les personnages qui m'ont personnellement fait le plus écho sont les plus "négatif" car c'est eux qu'on peut recontrer dans la vie : Michel le riche séducteur arrogant, le fonctionnaire du Parti communiste polonais totalement engrené par exemple.
Le réalisateur nous livre une sorte de Lalaland baudelairien (ahah) témoignant d'une virtuosité technique méritant sa palme du festival de Cannes.
Néanmoins ce film restera dans votre esprit après l'avoir vu une première fois, et un second visionnage vaut le détour car de nombreux détails ne paraissent pas forcément au 1er.