Colorful par Saint_Icarus
Ce film, c'est mon adolescence mise sur pellicule. Mon mal-être, mon idéalisme, mon manichéisme, mon mépris pour mes parents, ma solitude. Et mon passage à l'âge adulte. Toute cette période que j'ai voulu effacer de ma mémoire et qui me saute au visage. Autant dire que le visionnage a été sinon douloureux, du moins fort en émotions.
Techniquement irréprochable, la faiblesse de Colorful pourrait se trouver dans ses personnages parfois stéréotypés et son scénario. Il ne s'agit finalement, pour un âme réincarnée dans le corps d'un lycéen qui a tenté de se suicider, que d'apprendre à connaître les motifs de cette tentative. Et ceux-ci sont assez "classiques" : problèmes familiaux, problème d'intégration, peine de coeur, pression sociale.
Pourtant, la force de Keichi Hara est de réussir à montrer l'évolution de son personnage : d'une vision très manichéenne, voire enfantine, du monde, le héros passe à une vision plus adulte, tout en nuances. Cette évolution se fait petit à petit, au fur et à mesure que l'âme se défait de ses préjugés et apprend à connaitre ceux qui l'entoure. Et même si Makoto finit par accepter que tout être humain est composé d'une part sombre et sale, le film réussit à conclure sur une note positive, en nous poussant à nous concentrer sur le meilleur.