Anne Hathaway dans un… kaiju movie ? Tel est l’exploit du réalisateur Nacho Vigalondo : faire de Colossal un improbable mélange entre comédie dramatique américaine (à l’humour un peu potache) et pure tradition asiatique du film de monstres. À l’heure où Hollywood relance la mode en ramenant Godzilla et King Kong sur le devant de la scène (avec un nouvel affrontement programmé pour 2020), d’autres cinéastes font quelques audacieuses expériences !
Petit mais puissant ?
Relégué en France à une sortie numérique, Colossal s’affranchit pourtant de son « petit » budget (15 millions de dollars) et offre un mélange des genres très rafraichissant. Suffisamment pour avoir tout d’un grand ? Peut-être pas. L’intrigue du film se perd surtout en raison de ses personnages secondaires qui peinent à gagner l’intérêt du spectateur, tant le duo Gloria-Oscar sort du lot. Anne Hathaway et Jason Sudeikis campent des personnages attachants, et l’on prend plaisir à les voir l’un et l’autre se tirer vers le haut, face à leurs démons intérieurs.
Leur relation est bel et bien au coeur de l’intrigue : le « pouvoir » de Gloria attire peu à peu la convoitise de son ami. La notion de rivalité prend alors le dessus sur l’amitié retrouvée, et Colossal trouve là son aboutissement : la comédie cède au profit du véritable film de monstres, mais ceux-ci ne sont pas forcément ceux que l’on pense !
Parce qu’il faut bien l’avouer : Gloria a comme qui dirait une vie pourrie. En pleine crise de la trentaine, personne ne semble vouloir lui faire confiance. Colossal, c’est aussi une sorte de « coming-of age ». Anne Hathaway campe avec brio ce personnage de femme larguée, qui rappelle inévitablement ses premières scènes dans Le Diable s’habille en Prada. Malmenée par quasiment tous les hommes autour d’elle, Gloria trouve en ce monstre le moyen d’échapper à un morne quotidien.
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