Colossal ? Le prochain, peut-être...

Ca manque de folie (malgré un synopsis prometteur), ça manque de rythme (malgré une réalisation parfois inspirée), ça manque d'une écriture plus rigoureuse sur ses personnages, mais aussi ses dialogues... Résultat : les graines plantées la première demi heure germent péniblement au milieu de mauvaises herbes décoratives mais inutiles (pour exemple entre autre : l'usage des flashs back dont on sait qu'on nous livrera le final mièvre (car les fashbacks ont presque toujours cet effet néfaste : la mièvrerie) qu'au dernier tiers du film)


Si le propos du film était de dénoncer les méfaits de l'alcoolisme ou/et des relations toxiques (ce qui n'est que pure théorie ), l'allégorie est mal ajustée au propos. Lorsqu'un auteur ne dit pas clairement ce qu'il a à dire, ce n'est pas à nous, humble spectateur, de spéculer et d'éclaircir ici un thème et là un discours sous-jacent. Un peu comme lorsqu'en 1ère, au lycée, le prof de français nous invitait à analyser à grand renfort d'outils "prêt à l'emploi" les textes des auteurs des lumières ou des poètes romantiques.


De plus, l'écriture paresseuse,dont l'auteur entretien à loisir l'opacité artificielle, n'a jamais été gage de grands films. Le flou d'un discours ou d'un récit est vite confondu avec l'intelligence. Soyons pragmatique : c'est juste du flou. Pire encore, c'est, plus souvent, le signe d'un manque de travail.


Si ce n'était ma très grande envie d'aimer d'office tout effort créatif (je ne reste pas moins ici admirative de l'effort engagé), j'aurais envie de dire à son Réalisateur-Scénariste, Nacho Vigalondo, que "rien ne sert de se précipiter à écrire, il faut laisser mûrir l'idée à point avant de dilapider 15 millions de dollars".


Restons positif, on est pas à l'abris qu'un tel auteur, prêt à prendre des risques en couplant SF et dramédie avec maladresse (souvent) et poésie (par accident peut-être), ne puisse un jour véritablement créer un très bon film.


Mais la promesse ne fait pas l'auteur, le travail oui. Alors, laissons-le travailler à son prochain scénario. Qu'il prenne tout son temps, j'ai tout le mien... ou presque !

Presque
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Fais gaffe, tu débordes ! et Les meilleurs films avec Dan Stevens

Créée

le 15 août 2017

Critique lue 1.1K fois

5 j'aime

2 commentaires

Presque

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

5
2

D'autres avis sur Colossal

Colossal
jérômej_
7

Pas colossal, mais qui vaut le coup d'oeil !

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce film. Sur le papier, ça avait l'air alléchant mais le rendu à l'écran serait-il de même. Et bien, je réponds par un petit oui. J'ai trouvé ce film...

le 19 juil. 2017

32 j'aime

3

Colossal
fruitdumepris
5

Pacific trime

Question du jour : dans quelles circonstances un film parti pour être excellent peut-il se casser la gueule lors de la dernière ligne droite ? A cette interrogation épineuse, le film de Nacho...

le 20 juin 2017

25 j'aime

4

Colossal
watchingthescream
8

Bigger Dreams

Mélanger comédie romantique et film de monstre géant ? C’est le pari fou que s’est lancé Nacho Vigalondo avec son nouveau long métrage. Bien plus qu’un simple gadget filmique, Colossal est une...

le 30 juil. 2017

17 j'aime

6

Du même critique

1899
Presque
3

Maniéré, ostentatoire et creux

Maniérisme visuel forcé, ambiance épouvante/horreur artificiellement maintenue par des effets de réalisation inutiles et ostentatoires, effets sonores caricaturaux surjouant l'aspect anxiogène que le...

le 19 nov. 2022

49 j'aime

11

Les Bonnes Conditions
Presque
3

Spoiler : A la fin, tout se termine bien.

Ici les "bonnes conditions" côtoient surtout les bonnes intentions. La mièvrerie coule partout sur la pellicule. Le montage est scolaire et sommaire. Le story-bord est souvent embrouillé sautant d'un...

le 29 juil. 2019

26 j'aime

7