C'est dommage, ça aurait pu être vraiment bien.
L'idée de base est intéressante. Mais ça manque d'approfondissement. Non pas que j'aurais voulu que l'auteur développe l'alcoolisme de façon plus terre-à-terre, juste que la métaphore ne va pas bien loin et que tout le concept fantastique se révèle assez faiblement exploité. Du coup, difficile de savoir de quoi parle le film. Les personnages peut-être ? Ils sont assez intéressants, et les liens qui les unissent sont assez particulier (les scènes les plus marquantes sont celles Oscar rabaisse ses amis, puis plus tard lorsqu'il affronte Tim sans jamais oublier de montrer combien il domine l'héroïne). Malheureusement, l'évolution des uns et la révélation de la vraie nature des autres ne sont pas assez développées, pas assez travaillées en amont et cela finit avec un sentiment de rester sur sa faim.
Il n'empêche qu'il y a de bonnes scènes (qui ne vont pas assez loin, comme le côté ludique du contrôle des monstres), il y a de bonnes situations, de bons personnages. Même la fin amoral est intéressante, mais c'est balancé comme ça un peu n'importe comment (parce que bon, personnellement, j'ai eu du mal à être content de la manière dont elle résout le problème, c'est assez trash et triste en fait).
Mais il y a toutes ces faiblesses... et d'autres encore. Le concept n'est pas solidement arrêté par exemple (surtout à la fin) et même la manière dont l'héroïne se rend compte de son pouvoir est un peu trop facile. La structure est assez déroutante car on ne sait pas trop quel est l'objectif principal : on comprend vite qu'il ne s'agira pas d'arrêter de boire (d'ailleurs les premiers passages où elle lutte viennent un peu de nulle part, on ne sent jamais sa résolution... tout comme on ne sait jamais quand elle est ivre...).
La mise en scène n'est pas déplaisante. Tout le côté spectaculaire (basé à Seoul) est assez décevant, rien d'extraordinaire n'en sort. Le côté intimiste n'a rien de très audacieux non plus mais on sent le réalisateur plus à l'aise. Le meilleur plan, c'est ce mélange des deux, c'est-à-dire lorsque Oscar piétine le sol au ralenti à la fin, sous le regard horrifié de l'héroïne qui vient de mordre la poussière.
Les acteurs sont d'ailleurs assez bons. Hathaway pas aussi bonne que je l'aurais voulu (mais heureusement toujours aussi attirante) ; Sudeikis est le plus impressionnant même s'il est principalement dans la retenue et qu'il manque un peu de charisme. Tim Blake est cool. Le p'tit jeunot aussi. L'ex aussi, en connard sans s'en rendre compte.
Les effets spéciaux sont corrects. Disons qu'au moins la manière de filmer permet de ne pas trop remarquer que ce n'est pas génial. La créature n'est pas terrible (d'ailleurs c'est bizarre, personne n'a l'air de remarquer que les deux extra-terrestres ont la même gueule que des vieux jouets... ça paraît improbable que personne ne le remarque) mais bon ça passe quand même. Le robot a l'air mieux mais on ne le voit pas bien.
Bref, ça reste correct à regarder, mais on ne sait jamais vraiment où on va et on ne parvient jamais à vraiment entrer dans l'intrigue tant elle est bourrée de trous et les personnages auraient pu être mieux exploités (d'ailleurs, c'est hyper chiant que les deux potes disparaissent un peu avant la fin...).