Cette comédie romantique se distingue d'abord par sa volonté de proposer un langage cinématographique original en cherchant à s'affranchir des codes érodés du genre.
Soulignons ainsi le montage qui, hormis le début (la rencontre) et la fin (je vous laisse découvrir) respectant la structure narrative traditionnelle, mêle intelligemment le temps diégétique, sans pour autant nuire à la cohérence du récit, grâce à de subtiles transitions amenées par les analogies de sentiments reliant les scènes; relevons aussi la mise en scène théâtralisée de leur rencontre; la photographie qui à travers les prises de vue originales, les filtres de couleur ou quelques effets spéciaux, érotise les corps, magnifie les lieux et poétise les échanges amoureux; ou encore l'audace relative qui consiste à faire du personnage masculin un être ordinaire, ni héros ni anti-héros, avec des défauts, comme la timidité, la maladresse, la lourdeur ou la condescendance mais devenant malgré tout attachant de tant d'affection et de fidélité à son amour.
Néanmoins, afin de ne pas trop dérouter le spectateur, le film hésite à trop sortir de l'ornière et tartine ses dialogues d'interminables sentiments mielleux répétés à l'envie, dans un jeu d'acteurs trop étroit où Emmy Rossum (Kimberly) déroule le sempiternel rôle stéréotypé de la femme passionnelle aux sauts d'humeur constants, aux changements de décision inattendus et injustifiés, usante à la fin et où Justin Long (Dell), malgré sa crainte de l'engagement et sa fausse pudeur de scientifique rationnel, dévoile maintes et maintes fois la vérité de son cœur, lassant à la fin ceux qui, comme beaucoup, avaient déjà compris qu'il l'aimait et n'aimait qu'elle, etc...
Bref, Comet, qui symbolise ici la beauté fugace de l'amour, aura dans notre mémoire une existence tout aussi éphémère que son titre ne l'évoque, bien qu'il ait tardé quelque peu à défiler sur la toile blanche du cinéma.