Le dispositif : un caméra cachée fixant un sofa, lui-même situé devant un énorme miroir où se reflète le contrechamp, en l'occurrence une garçonnière. Le cadre est donné et John Glazer, psychanalyste et metteur en scène, peut recevoir des femmes et vivre une sexualité débridée.
Nous sommes en 1969 et Milton Moses Ginsberg réalise Coming Apart, film expérimental et scandaleux pour l'époque, moins aujourd'hui, télé-réalité oblige. Composé de saynètes, il est en phase avec l'évolution des moeurs post-68. Oeuvre ambigüe (fait-il ça par perversion ? par narcissisme ? par vengeance ?), Coming Apart est aussi une réflexion sur le cinéma. Ginsberg a travaillé avec des comédiens de l'Actors studio et de la Factory de Warhol : le trouble naît car la frontière entre fiction et réalité semble s'estomper. Glazer, prisonnier de son dispositif, y laisse sa santé mentale. Pour le spectateur, c'est moins grave, même si le film ne laisse pas indemne.
chronique initialement parue dans Velvet - avril/mai 2005