Si les années 80 de mon enfance ont eu un héros, c'est Commando.

Une scène d'ouverture fantastique où sur un soleil couchant, Schwarzenegger apparaît avec un tronc d'arbre sur l'épaule, l'air de rien (ben quoi, il a été couper du bois pour l'hiver, comme ça, il en aura plus), et déjà on sait qu'on est pas là pour rigoler. Enfin façon de parler.

Et après une série de scènes touchantes pour qu'on comprenne que sa fille, c'est toute sa vie, hop, il se fait attaquer, sa fille se fait kidnapper, et c'est parti pour un petit chantage.

Un scénario littéralement inexistant, les personnages n'ont pas le temps de prendre de l'épaisseur tant ils meurent vite, le passé du héros est tellement flou que c'en est ridiculement drôle ("tu sais, dans tes dernières missions, tu t'es fait pas mal d'ennemis à travers le monde", dans le genre constat flou, c'est pas mal, non ?), on filme un marché au Mexique, on rajoute deux trois militaires et un drapeau, et hop, on a une république bananière digne d'un film Eurociné.

Bref, que du bon...
Alors oui, d'habitude j'ai tendance à condamner en bloc les films d'action américains. C'est viscéral, ça m'énerve, même si de temps en temps, je goûte en cachette à mon petit blockbuster jubilatoire, mais les bon produits se font rares.

Mais quand on se vautre dans ce degré d'indécence, de violence, d'absurdité, ça change tout.
En plus c'est assumé, affirmé bien haut.
Il faut voir le héros tenir au dessus d'un gouffre un méchant en lui disant l'air de rien, sans une petite veine gonflée ou un tremblement de bras "dépêche toi de répondre, c'est mon bras le plus faible". Un bonheur de kitscherie version testostérone!

Je n'en démords pas, j'aime ce film, il me fait rire, übermensch à outrance, combat de couilles continu.
Et aussi plein de morts, tous plus gratuits les uns que les autres.

Il est de bon ton de cracher sur le cinéma de genre, et sur Schwarzenegger en particulier, mais quelqu'un qui joue dans Total Recall, Terminator, Predator et Conan mérite un temps le bénéfice du doute.

Ma sympathie pour ce film, c'est un peu ma croix à porter.
Mais j'assume, j'assume.
La preuve, j'en parle, et pas qu'un peu.
Même pas honte en plus!
toma_uberwenig
8

Créée

le 1 avr. 2011

Critique lue 1.2K fois

22 j'aime

7 commentaires

toma Uberwenig

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

22
7

D'autres avis sur Commando

Commando
zombiraptor
8

John Matrix = Jack Slater

Par Crom, que c'est bon ! Un film certainement mal interprété à l'époque, surtout quand on sait que 8 ans plus tard, Last Action Hero dont la portée auto-parodique était l'apanage, a du attendre sa...

le 29 janv. 2013

103 j'aime

16

Commando
danmaker
9

C'est pas entre les yeux que je vais te buter, c'est entre les couilles !

Si j'ai donné une si bonne note à ce film bien évidemment conspué par la critique consensuelle, c'est en raison du fait qu'il s'agit de l'archétype parfait du film de commando à la mode "eighties"...

le 3 févr. 2011

54 j'aime

3

Commando
Torpenn
5

Matrix reloaded

John Matrix est une brute virile couillue jusqu'aux oreilles, il se promène au petit matin en portant des arbres sur l'épaule, il arrache les cabines téléphoniques qui sont sur son passage et...

le 3 févr. 2014

50 j'aime

17

Du même critique

Invasion Los Angeles
toma_uberwenig
8

Debord décrypté par un ex-catcheur

C'est de loin la meilleure, la plus claire explication possible de ce que Debord essaie de nous faire comprendre dans la Société du Spectacle. Bon, d'accord, les extraterrestres et les lunettes...

le 1 avr. 2011

86 j'aime

12

The Wicker Man
toma_uberwenig
10

Come. It is time to keep your appointment with the Wicker Man.

S'il n'en restait qu'un, ce serait celui-ci, presque sans hésitation. Et je profite du fait que ce soit le 1er mai, date au centre de l'intrigue du film, pour me décider à en parler. Tout commence...

le 1 mai 2011

75 j'aime

27

Si tu tends l'oreille
toma_uberwenig
8

Le temps retrouvé

Si vous abordez ce film avec les faux espoirs instillés par la bande annonce d'être confronté à un conte surnaturel, vous serez déçu. Et ce serait dommage, le film ayant beaucoup à offrir à ceux qui...

le 5 mai 2012

68 j'aime

3