Comme des Bêtes commence mollement, presque de manière inquiétante. D'autant plus que, pendant les premières minutes, on nous ressert l'intégralité du teaser, celui qui ne vendait pas la mèche sur le scénario. Mais dans le cadre du film, bizarrement, il ne fonctionne plus. Peut être l'avais-je trop vu ? En tout cas, l'Illumination vacille.
D'autant plus que la trame principale est archi classique et le duo canin pas très sympathique, donnant l'impression que, malheureusement,Comme des Bêtes est loin d'assurer comme une... Bête.
Jusqu'à ce que le film mette de la distance avec ses deux principaux protagonistes et introduise sur sa scène les animaux lancés à la recherche, ou à la poursuite, de Max et Duke. Et là, Illumination semble comme lâcher le frein à main. Entre gentils originaux (Gidget et sa bande) et inquiétants psychopathes rigolos (Pompon et sa clique), Comme des Bêtes reprend subitement des couleurs et séduit instantanément, réservant quelques scènes malignes et une sacrée galerie de personnages drôlatiques et variés. Les plus improbables répondent présents à l'appel : le film va même puiser du côté des nouveaux animaux de compagnie et autres bestioles exotiques. Et un léger brin de folie s'empare de Comme des Bêtes, accrochant l'attention du spectateur au fil des rencontres de plus en plus décalées.
Gidget vole littéralement la vedette dans sa quête, symptôme que les gars de Mac Guff et d'Illumination ont tout donné pour habiller leur dernier effort et lui donner chair. Au détriment de la trame principale qui, semble-t-il, n'a pas fait l'objet des mêmes attentions. Car le duo canin n'est pas approfondi, leurs relations et l'évolution de celles-ci ne sont que survolées. Ils passent de la méfiance à la complicité bien trop rapidement, dommage. Car en sortant de la salle, finalement, Comme des Bêtes laisse une impression positive alors que le spectateur garde en mémoire les bons moments un peu fous, ceux avec Gidget et Pompon, ainsi qu'un climax où le film se lâche totalement, allant jusqu'à délivrer une version canine de la séquence de burly brawl de Matrix Reloaded, avant d'aller faire un bref clin d'oeil au Steven Spielberg du Monde Perdu.
Mais il reste sous le charme, surtout, de sa séquence finale pleine de tendresse quand il jette un regard attendri sur les réactions de nos compagnons lors de l'arrivée de leur maître respectif et une fois l'aventure terminée. Capturée avec vérité, cette tendresse est exactement la même que celle que l'on éprouve pour un film imparfait, mais plein de charme, aussi joli qu'il compte cependant des défauts qui auraient largement pu être évités avec un peu plus de soin dans tous les compartiments du jeu, un peu plus de temps investi dans la maturation du projet.
Il reste cependant de Comme des Bêtes quelque chose d'attachant et de divertissant, loin d'être désagréable. Au contraire. Sans toutefois tutoyer les sommets de l'animation moderne. Ce sera sans doute pour la prochaine fois.
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