Trois voyous commettent des vols, viols et meurtres crapuleux, mais semblent insaisissables. En réalité, il s'agit de trois étudiants en apparence proprets, dont le leader est un fils à papa qui dénigre l'empire de son père...
Pas beaucoup de suspense ici, tout le monde sait dès le départ qui sont les assassins. Même le commissaire en charge de l'enquête ! Incarné par l'inconnu Jean-Pierre Sabagh (fusion improbable entre Jacques Brel et Laurent Laffitte !?), ce policier est d'ailleurs assez inefficace. Il connait les coupables, mais est incapable de récupérer la moindre preuve, même devant le carnage qu'ils commettent. Et il fait faire tout le sale boulot à sa superbe assistante (Paola Senatore) !
Ce qui est intéressant ici, c'est plutôt l'ambiance. On est en plein dans le poliziottesco. Outre les quelques fusillades et poursuites en voiture fréquentes dans le genre, le film capitalise sur les années de plomb, cette période de grandes turbulences en Italie.
La société évolue, tout se politise (s'attaquer aux riche fait automatiquement de vous un communiste !). Et la violence devient monnaie courante : malheureusement, les événements du film sont vaguement inspirés d'un fait divers sordide, le massacre du Circeo.
Le tout avec avec un ton à la fois pessimiste et misanthrope, habituel dans le genre. Ce qui explique les actes expéditifs, qui ne sont pas (seulement) du racolage. Ce jusqu'à un final somme toute très ironique !
Le fils à papa anarchiste sur les bords, qui voulait anéantir son père, se retrouve massacré par une manifestation communiste sous les yeux impuissants du commissaire !
Tandis que la mise en scène de Mario Imperoli est plutôt inspirée. Les séquences d'action sont efficaces, et même de simples conversations de bureaux sont bien filmées (dont des plans en vue de dessus). Je signalerai également la BO sympatoche.
Par contre, chose habituelle dans le cinéma d'exploitation italien de cette époque : tous les prétextes sont bons pour dévêtir intégralement nos jolies actrices, alors que ces messieurs restent toujours bien habillés ! Mention au héros qui propose nonchalamment une partie de jambe en l'air à une femme qui sort à peine d'une agression sexuelle ! La classe...