Xabi Molia fait partie de ces réalisateurs qui pensent qu'une comédie ne doit pas nécessairement passer par un Happy End et qu'on peut y mettre bien d'autres ingrédients, comme du drame, par exemple. Comme des rois est un film sur la transmission familiale, dans un métier plutôt inattendu, celui d'arnaqueur au petit pied, ou d'escroc de faible envergure, si l'on préfère. Le tout sur fond de galère sociale et de pression pécuniaire insistante. Malgré son peu de moyens, le film vise à être au niveau d'un Ken Loach, qu'il n'atteint pas vraiment, se situant plutôt du côté d'un Pierre Jolivet, ce qui n'est déjà pas si mal. Malgré quelques scories (une histoire sentimentale sans intérêt), Comme des rois est plutôt bien écrit (Xabi Molia est également auteur) et rempli de connotations très justes et le plus souvent douces-amères, voire burlesques. Kad Merad est évidemment parfait en pied nickelé et rend son personnage, sur le papier assez détestable, plutôt sympathique. Il forme avec le jeune et prometteur Kacey Mottet Klein (vu dernièrement dans Vent du nord) un duo touchant qui emmène le film vers des rives pas si fréquentées par les comédies dites populaires. Le fait est que Comme des rois n'en est pas vraiment une tout en se situant à la lisière du film d'auteur. On dira que sa mise en scène est un peu effacée, ce qui est juste, mais c'est le genre de long-métrage où elle n'a d'autre ambition que celle d'accompagner ses personnages.