De Xabi Molia, je n'avais rien vu depuis le touchant « 8 fois debout », c'est donc avec plaisir que j'ai saisi l'occasion de voir « Comme des rois », où l'on retrouve à pas mal d'égards les thèmes du réalisateur : l'entraide, les galères, les relations humaines, avec toujours (et sans doute encore plus ici) cette dimension sociale abordant sans détour la situation dramatique dans laquelle sont plongées nombre de personnes actuellement. Il le fait avec de l'humour, sans lourdeurs, offrant une sorte d' « éloge de la débrouille » plaisant, n'idéalisant jamais ses personnages, ce qui les rend plus attachants, authentiques, ce qui n'était pourtant pas gagné avec celui du père. J'aime bien cette logique, honnête, quitte à les enfoncer à plusieurs reprises. La passion du théâtre est également assez bien intégrée, offrant une échappatoire crédible à la tristesse du quotidien.
Dommage que la forme soit aussi quelconque et qu'au final, rien de bien surprenant dans l'évolution du récit et des différents enjeux, si ce n'est peut-être le dénouement, au demeurant logique, cohérent. Mais les acteurs font preuve d'une belle énergie, et si les seconds rôles (notamment féminins) ne sont clairement pas assez exploités, Kad Merad, sans réellement changer de registre, se montre très à son avantage, bien épaulé par Kacey Mottet-Klein, que je n'avais jamais vu aussi convaincant. Très limité dans sa forme, donc, mais habile dans son écriture et sa description sans apitoiement d'une France en souffrance constante : de quoi valoir le coup d'œil.