Il y a quelques mois, le film slovaque Sans jamais le dire montrait les conséquences désastreuses d'un viol sur le mental d'une jeune femme qui dissimulait le traumatisme à ses proches. Comme si de rien n'était, à partir d'un sujet tout proche, prend une toute autre direction, le déni étant cette fois assumé et contrôlé par une femme indépendante, se voulant plus forte que son agresseur. Le premier film d'Eva Trobisch interpelle par son réalisme, marqué par une mise en scène âpre et aigüe, privilégiant les scènes courtes mais négligeant quelque peu les liens entre elles, avec pour effet des lacunes dans la fluidité de l'ensemble. La réalisatrice déclare dans ses interviews qu'elle n'a pas de message à faire passer et effectivement Comme si de rien n'était est un film pétri d'ambigüités et de doutes dans une forme clinique qui se voudrait peut-être de la carrure de celles d'un Verhoeven ou d'un Haneke. Eva Trobisch n'en est pas encore là et la brutalité de son montage et surtout de son dénouement, une fin ouverte très décevante, sont à mettre au débit de ce premier long-métrage. En revanche, la cinéaste n'a que des éloges à recevoir pour sa direction d'acteurs, impeccable. Dans le rôle principal, très difficile à assumer, Aenne Schwarz est tout bonnement remarquable.

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le 7 avr. 2019

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