Une bonne patate dans la lucarne !
Moi qui ne fait pas souvent l’éloge d’un film français en voici un à la fois réaliste mais pas voyeur, poétique mais pas cucul. Le traitement très proche du reportage y est pour beaucoup, et n’enlève rien à l’élévation du propos : le film expose avec crédibilité la réalité du milieu du football en France, mais sait ajouter une touche humaine, sensible, une galerie de personnages attachants qui évoluent dans le monde et à l’intérieur d’eux-mêmes, à commencer par Serge, le coach aigri et bourru, superbement incarné par Marc Barbé.
Alors que nous suivons l’aventure du jeune Mitri comme un poisson hors de l’eau, Serge va finir par trouver le chemin de sa propre rédemption, son propre salut, dans la relation avec son jeune footballeur. Si certains assoiffés d'intellectualisme social permanent voient dans la fin du film une certaine facilité, une convention attendue, moi en revanche j’y vois une mise en scène maitrisée, un parti pris délibéré qui tend vers une vraie valeur humaine, et un metteur en scène rempli d’affection pour son sujet et ses personnages.
Un deuxième film pour Samuel Collardey et un deuxième bravo. C'est complètement le genre de films auquel j'aurais été fier de participer, et je ne dis pas ça parce que le bonhomme a fréquenté les mêmes bancs d'école que moi rue Francoeur (mais pas au même moment). J’ose le dire : Comme un lion est un des meilleurs films français que j’aie vu ces deux ou trois dernières années, peut-être même plus.