Métro, boulot, dodo… Quel travailleur n’a pas déjà eu le sentiment d’être pris dans une spirale infernale, où la monotonie et la répétition du quotidien rendent soudainement la vie sans issue? Comme il serait agréable de pouvoir arrêter le temps pour tout envoyer valser et se défaire de ses chaînes, renouer avec son être profond et ses rêves enfouis ! Sauf que c’est justement tout le contraire qui va se passer pour notre équipe de choc : la même semaine de travail va se répéter indéfiniment, rendant leurs tâches toujours plus répétitives ! Il faudra beaucoup de solidarité, d’humour et de créativité pour réussir à se sortir de cette boucle démentielle…
Lundi 25 octobre, 9 heures du matin. Yoshikawa, affalée sur son bureau, se réveille d’une nuit qu’on devine peu reposante. La jeune femme est du genre tellement carriériste qu’elle est prête à tout pour réussir, y compris passer la nuit dans la petite agence de publicité où elle travaille et qu’elle compte bien quitter pour l’une des meilleures boîtes du pays. Il faut dire qu’au Japon, il n’est pas mal vu de dormir au travail : au contraire, c’est perçu comme le signe qu’un salarié donne tellement de sa personne qu’il lui faut récupérer. Ces « salarymen » destinés à servir l'entreprise qui les paie en échange d'un sacrifice inestimable se comptent par millions au pays du Soleil-Levant, où la réussite professionnelle à tout prix, le dévouement sans limite sont des valeurs maîtresses. Ce matin-là, Yoshikawa a tout de même une drôle de sensation, un air de déjà-vu… Son cerveau est-il à ce point lessivé qu’il ne fait plus la différence entre hier et aujourd’hui ? Deux collègues ne tardent pas à lui ouvrir les yeux sur la réalité : la semaine du lundi 25 octobre n’a de cesse de se répéter (pour l’éternité ?)… et il semble urgent de le faire comprendre à toute l’équipe, y compris leur chef, pour unir leur force face à ce problème insoluble !
Comme un lundi, au même titre que son indémodable alter ego américain Un jour sans fin, est une comédie jouissive, palpitante et touchante, qui ne rentre dans aucune case sur une bande de collègues prêts à « travailler pour travailler », faisant du travail non plus un moyen pour s’épanouir dans l’existence (ce qu’il devrait être) mais une finalité en soi (ce qu’il ne peut pas toujours être). Heureusement, en réalisant par l’absurde leur aliénation profonde, ils comprennent qu’il n’est jamais trop tard pour s’en sortir. Quand on prend le temps de réfléchir à ce qui est important, les choses peuvent reprendre un cours naturel, avec légèreté. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » s’exclamait Gandhi. Cette drôle de bande-ci a aussi beaucoup à nous apprendre !