Comme un lundi (ou Mondays) de Ryo Takebayashi est une vraie bonne comédie qui arrive à délivrer un message profond et touchant. Le concept est très bien trouvé et sur la forme ça transpire la volonté et l’engagement de bien faire les choses. En gros, Le concept c'est mixer The Office avec Un Jour sans Fin ... un concept intrigant, non ? Mais j'avais quand même peur que ça n'aille pas plus loin que ça. Heureusement, Comme un lundi arrive à nous emmener bien au delà de son concept, au delà de sa surface rigolote.
Akemi Yoshikawa (Wan Marui) travaille dans une agence de communication et son travaille phagocyte sa vie privée, au point où elle perd pied. Elle vit littéralement sur place et ne quitte jamais son boulot. Elle va alors se rendre compte que tous les jours de la semaine se ressemblent et que tous les lundis semblent se répéter éternellement, exactement de la même façon. Elle va donc revivre la semaine du 25 octobre en boucle et devra compter sur ses collègue pour essayer de briser la malédiction. Et comme un malheur ne vient jamais seul, son patron Shigeru Nagahisa (Makita Sports) est la copie conforme de Michael Scott dans The Office, c'est à dire d'apparence incompétent et un peu "benêt" ... mais les apparences sont parfois trompeuses, non ?
Sans être un chef-d'œuvre, Comme un Lundi va bien au-delà de la comédie sympathique et amusante. Il y a un vrai propos derrière et un message profond et touchant. Ici on joue sur tous les tableaux de la comédie, y compris le burlesque. Le film arrive à la fois à nous faire rire, à nous toucher et à nous faire réfléchir. Le concept aurait pu s'essouffler sur les un peu plus de 1h20 de film, mais Ryo Takebayashi arrive à transformer une idée de base plutôt rigolote en vrai sujet de réflexion. Il nous montre comment le travail peut nous phagocyter de l'intérieur, au point où toutes les semaines semblent se répéter ad nauseam.
Sur la base d'une idée rigolote (une semaine qui ressemble à une autre), le film nous ramène à la réalité. Les employés de cette agence sont malmenés par la direction, qui leur en demande toujours plus. Ils sont littéralement "enfermés" dans leur boulot et se "tuent" à la tâche, au risque de tout perdre. La grande force du film, c'est de nous projeter dans ce personnage enfermé dans une boucle temporelle et dans ce contexte loufoque. Et on rit d'autant plus, que tout ça, ça nous paraît vraiment crédible.
Comme un Lundi est bien plus qu'une pâle copie d'Un Jour sans Fin. Il développe son propos en nous faisant réfléchir sur le sens de la vie, les regrets et les rêves inavoués. C'est amusant et pour la touche d'émotion, c'est juste la cerise sur le gâteau.