La France a un incroyable talent, celui de foirer ses tentatives de se la jouer à l'américaine.
Sans s'éterniser, cette adaptation du roman éponyme de Gérald Bronner ressemble plus à un téléfilm TF1 qu'à un gros blockbuster franchouillard avec son intrigue échappée d'un épisode de "Julie Lescaut", ses personnages caricaturaux, ses dialogues répétés sans âme, son humour bas du front, ses CGI After Effects et ses séquences d'action illisibles. On a clairement vu mieux par des Youtubers au budget moindre.
Autant inspiré par Watchmen, le récent Project Power à la trame similaire (ou bien est-ce une coïncidence mais à ce stade on s'en tamponne) que par les innombrables films de super-héros qui pullulent les écrans depuis plus de vingt ans, le long-métrage de Douglas Attal a non seulement des années de retard sur le sujet (Cocorico !) mais traite ce dernier avec une maladresse quasi-amatrice. Costumes de fête foraine, pouvoirs vus et revus, thématiques embarrassantes... Comment je suis devenu un super-héros est d'une ringardise proportionnelle à son ennui.
On notera une ou deux idées intéressantes (dont un ex super mis à la retraite à cause de Parkinson), l'énergie communicative de Vimala Pons et peut-être un plan joli mais ça sera les seuls points positifs de cet ersatz d'ores et déjà démodé, laid comme un pou et franchement gênant, fabriqué par des personnes qui maîtrisent autant le sujet que des ados fanboys filmant des aventures de Spider-Man dans leur Aveyron natal.