Un ersatz de film de super-héros sous la forme d'un téléfilm de flics bien franchouillard : Comment je suis devenu super-héros est décevant. Quand on pense qu'il devait sortir sur grand écran... On l'aurait plutôt vu sur France 2 le mercredi soir. Et que sont allés faire des acteurs de renom dans cette galère ? Pio Marmaï, Vimala Pons, Benoît Poelvoorde...
On retrouve les mêmes symptômes que dans le récent Lupin : des français qui copient maladroitement les poncifs éculés d'un genre pour simplement les décalquer en France, le plus souvent à Paris (pensons à l'exportation du produit). On joue à faire "les américains", alors qu'eux mêmes ont déjà revisités les codes du genre depuis quelques temps (comme le très bon The Boys, qui se permet une critique de l'évangélisme et du marchandising dans un monde où les super-héros sont récupérés par le système capitaliste).
Ici en France, on n'a pas d'idées, mais un très bon doigté au copié/collé.
L'histoire : des jeunes se shootent avec des produits donnant temporairement des pouvoirs, à cause d'un méchant. Les gentils, qui sont policiers, avec l'aide d'anciens super-héros à la retraite, vont mener l'enquête et faire triompher le bien sur le mal.
A cette histoire ultra convenue et déjà vue mille fois s'ajoutent des poncifs à la pelle : le flic mal dans sa peau (Pio Marmaï), vivant en ermite et obligé de faire équipe avec une jeune recrue sortie d'une bonne école (Vimala Pons) ; les deux finiront ensemble, évidemment. L'ancien flic, qui se révèle super-héros, et utilise à bon escient au bon moment son super-pouvoir pour tuer un méchant vraiment très très méchant. Mention à Swann Arlaud qui cabotine à mort (la direction d'acteurs est pour ainsi dire inexistante). Le recours abusif à la télé pour expliquer le déroulé de l'histoire, et pas n'importe quelle télé : BFM TV et Cnews. Le side-kick "rigolo" en la personne de Benoit Poelvoorde est insipide, malgré l'idée de lui donner Parkinson (ce qui, au passage, n'a aucune incidence sur le dénouement de l'histoire). Enfin, des scènes d'action molles, et des effets-spéciaux piqués des meilleurs cinématiques de PS2 (mention spéciale au pouvoir de Pio Marmaï, c'est très moche).
En résumé, un film sans grand intérêt, essayant tant bien que mal de plaquer des clichés et de cocher toutes les cases du film de super-héros à Paname. Un film qui a tout de même un super-pouvoir : on l'oublie aussi vite qu'on la regardé.