Bon. Je ne sais pas où commencer. Je connaissais les films de Philippe Clair (il est notamment l’auteur et le réalisateur de Le Führer en folie), mais là, vraiment, ce long-métrage me dépasse. Comment dire ? Ce film est rempli de clichés. Ce film est raciste et homophobe. J’ignore si le réalisateur visait cela, ou s’il souhaitait que l’on se moque de ces clichés fréquents. Mais cela m’étonnerait, car, bien qu’étant une « comédie » (si l’on peut appeler cela ainsi !), Comment se faire réformer est bien trop sérieux dans ce qu’il raconte. Ah, et il y a une blague de pet, aussi. Eh, bah, oui ! C’est fou, non ? On dirait que toutes les réalisatrices et tous les réalisateurs de nanars se sont passé le mot. Des prouts, des prouts, des prouts, allez, allez ! Mettez des prouts, en veux-tu, en voilà ! Bref. Bon, je parlai des stéréotypes. Il y a à boire et à manger, dans ce film.
Stéréotype de l’Indien qui prie tout le temps et se trimbale toujours à moitié à poil
Stéréotype du Juif (tout premier rôle d’Anconina, d’ailleurs)
Stéréotype de la nana qui fait de l’œil à l’Adjudant
L’Adjudant un peu débile qui aurait voulu faire un autre métier
Le stéréotype de l’homosexuel
Le stéréotype du Bouddhiste (avec le gag répétitif qui consiste à montrer le personnage flottant au-dessus de son lit, lorsqu’il dort ; puis le matin, lorsque l’Adjudant réveille les soldats, le lit change de place, faisant que le Bouddhiste tombe au sol)
Le tombeur de fille dur à cuire
Le Belge à l’accent bien fourni, qui n’arrête pas de manger des frites ;
Le poète un peu taré sur les bords (Triboulet)
Bref. Je dois probablement en oublier quelques-uns (bah, oui, il y en a tellement !). L’un de ces clichés m’a particulièrement choquée. Le stéréotype de l’homosexuel. Le personnage est féminin, ou si vous voulez, l’acteur joue le rôle d’une « grande folle ». Il y a régulièrement l’utilisation du mot injurieux « Pédé ». Les autres protagonistes du film se moquent constamment de celui-ci. A la fin, il y a un moment où les personnages font preuve d’une homophobie choquante, disant à l’un des soldats quelque chose du genre « C’est quand même dégoutant d’se faire un gosse par une pédale » ; le personnage qu’on croyait gay (et qui finit au cachot pour cette raison, si j'ai bien compris !) hurle : « J’suis pas pédé ! Jamais ! Les pédés, moi, j’leur casse la gueule ! » … Bref, choquant et déplacé, pour un film qui se prétend « Comédie ». D’ailleurs, parlons de cet aspect « comique » du long-métrage de Philippe Clair. Bon, vous vous en doutiez, pas grand-chose n’est drôle là-dedans. Ce qui est fou avec ce film, c’est que ce dernier n’a pas tellement de genre. Ce n’est techniquement pas une comédie, ce n’est pas un drame, ce n’est pas un thriller psychologique, ce n’est pas un film d’horreur, ce n’est pas un film d’animation… Bref, Comment se faire réformer est un nanar pur et dur, « nanar » n’est à ce stade plus un sous-genre, mais un genre à part entière, dans la mesure où rien ici ne fait rire (si, la plaisanterie du pet peut faire rire les gamins de quatre ans, mais bon…) et où la seule émotion ressentie est l’étonnement. L’étonnement qu’un tel film existe. L’étonnement qu’un tel scénario ait eu le feu vert pour être produit. Bon, Comment se faire réformer date de 1978, mais l’année de production ne change pas grand-chose : certains nanars récents reposent sur les mêmes erreurs/clichés que ce film-là. Honnêtement, ce long-métrage est l’un des nanars que j’ai le moins aimé. Il y avait trop d’éléments qui s’entreposaient entre moi et le « fun » de regarder un nanar (racisme, antisémitisme, homophobie). Vous savez ce qui est le pire ? Comment se faire réformer a eu le droit à une suite, Les réformés se portent bien, encore moins bien que le premier film, et moins nanardesque, donc plus chiant à regarder (je n’ai donc pas l’intention d’en rédiger la moindre critique, car je n’ai rien à écrire à son sujet). Mais allez voir les deux films par vous-mêmes, pour vous faire votre propre idée. Bon visionnage (Si l'on peut appeler cela "Visionnage"... J'appellerai plutôt cela "Torture oculaire"!).