Une nympho de dernière minute
Encore un de ces films dont il n’y a absolument rien à dire tant l’échec semble complet et d’une grande évidence.
Lorgnant explicitement sur les comédies macabres à la Balance maman hors du train, le film n’arrive même pas au talon de son pourtant peu glorieux modèle. A aucun moment nos trois héros insupportablement consensuels n’arrivent à nous faire croire à leurs ridicules envies meurtrières, le choix d’un casting de seconde zone n’aidant bien sûr pas à s’intéresser un tant soit peu à des mésaventures incapables de vous arracher le moindre sourire…
On sent bien que l’effort est à chercher ailleurs, si Donald Sutherland ne fait qu’une apparition microscopique convenue, c’est du côté des trois méchants boss qu’il faut se tourner. Kevin Spacey reprend sans en changer une ligne son personnage du déjà désastreux Swimming with Sharks, Colin Farrell en fait tellement dans son contre-emploi de fils à papa coké que l’on n’arrive pas à regretter vraiment de voir son rôle sacrifié au pis-aller et même Jennifer Aniston en dentiste nymphomane n’arrive pas à maintenir l’attention à un degré minimum tant ses dialogues sont affligeants de médiocrité, à la limite du pudibond et semblant avoir été improvisés au dernier moment sur le coin d'une table à l'hygiène douteuse... Finalement, le seul plaisir de la distribution semble être de retrouver un ou deux acteurs de The Wire dans plus ou moins leur rôle habituel.
Un film qui fonde l’essentiel de son pouvoir comique sur des conversations horripilantes entre acteurs médiocres et/ou hystériques et le fait de se caresser le rectum avec une brosse à dent ne mérite pas mieux qu’un aller simple pour l’enfer des productions mal torchées oubliées aussi vite qu’un mauvais petit-déjeuner pris à la va-vite avant d’aller bosser.
Bien entendu, ce film à moyen budget a remporté un succès plus que confortable, preuve supplémentaire, s’il en était besoin, que l’humour, à l’instar d’autres valeurs moins importantes, subit de plein fouet la dégénérescence sans fin de notre triste époque.