Companion
6.2
Companion

Film de Drew Hancock (2025)

Le début du film pourrait nous faire croire à quelque chose d’un peu plus ambitieux que ce qui nous est au final livré. Alors que nos protagonistes arrivent sur les lieux de l’action, la caméra ouvre le champ pour nous présenter la maison, va la survoler, et proposer un pan latéral pour dévoiler le lac adjacent et la grande forêt qui l’entoure. On se dit “chouette !”, on va nous introduire à ces lieux, nous familiariser à une topographie qui sera utilisée par la suite pour dérouler le fil narratif. Mais non, on n’exploitera jamais ni le lac, ni la forêt, ni la résidence. Une fausse promesse symptomatique de tout ce qui cloche dans le film.


Car de la même manière, le mélange des thématiques transhumanistes et féministes dans un survival aux tendances de rape and revenge avait de quoi aguicher sur le papier. Mais le traitement se fait avec un tel détachement et une telle superficialité que le discours tenu ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes pour un public déjà conscient de ce qu’il va voir. Les personnages sont archétypaux, allant jusqu’à littéralement clamer “I’m a good guy”, tandis que la question de la conscience d’Iris est acceptée sans le moindre doute. Aucune subtilité, aucune intelligence, tout juste quelques petites trouvailles qui viennent éloigner l'œuvre de toute aspiration sociologique ou horrifique pour l’ancrer définitivement dans la comédie noire.


Et si on prend Companion comme tel, et non pas comme une réflexion sur l’I.A. et #MeToo, alors on ne passe pas un mauvais moment. La photographie est plutôt agréable, les ressorts comiques sont assez originaux (bien que trop appuyés par la répétition), la bande-son est cool, et Sophie Thatcher a quelque chose d’Emma Stone dans sa voix, ce qui est forcément un bon point.


In fine, on est face à un film simpliste, au scénario perclus de trous et au final à rallonge. Un divertissement pop sans réel fond, un peu vain, mais foncièrement inoffensif.


Créée

le 21 févr. 2025

Critique lue 10 fois

2 j'aime

Frakkazak

Écrit par

Critique lue 10 fois

2

D'autres avis sur Companion

Companion
Yoshii
5

Robote 1.0

Dans cet enchevêtrement récent de productions cinématographiques un peu formatées , où le moindre signe d’originalité (ne serait-ce que dans un trailer ou dans le détail d’une affiche) devient...

le 21 févr. 2025

22 j'aime

5

Companion
RedArrow
7

Faite pour lui

Quand Iris a rencontré Josh par hasard dans un rayon de supermarché, le nuage noir qui dominait son existence morose s'est soudainement envolé. C'était le coup de foudre, le vrai, de ceux qui...

le 31 janv. 2025

18 j'aime

3

Companion
Behind_the_Mask
4

♪♫ I Love the sound of you woking away

Ayé, le masqué pense enfin comprendre pourquoi il fait un blocage sur cette nouvelle tendance de films supposés édifiants que l'on qualifie un peu trop rapidement de woke et que l'on porte...

le 30 janv. 2025

13 j'aime

6

Du même critique

Assassin's Creed: Mirage
Frakkazak
4

Mi-rage, mi-désespoir, pleine vieillesse et ennui

Alors qu’à chaque nouvelle itération de la formule qui trône comme l’une des plus rentables pour la firme française depuis déjà quinze ans (c’est même rappelé en lançant le jeu, Ubisoft se la jouant...

le 10 oct. 2023

21 j'aime

Spiritfarer
Frakkazak
8

Vague à l'âme

Il est de ces jeux qui vous prennent par la main et vous bercent. Des jeux qui vous entraînent dans un univers capitonné, où de belles couleurs chaudes vous apaisent. Spiritfarer en est. Le troisième...

le 9 sept. 2020

13 j'aime

2

Returnal
Frakkazak
9

Gen of Tomorrow

Cinquante heures pour le platiner, et c'est d'ailleurs bien la première fois que j'arrive à aller aussi loin dans un roguelite. Non pas qu'il soit facile, il est même étonnamment ardu pour un triple...

le 30 juin 2021

12 j'aime

6