Faite pour lui
Quand Iris a rencontré Josh par hasard dans un rayon de supermarché, le nuage noir qui dominait son existence morose s'est soudainement envolé. C'était le coup de foudre, le vrai, de ceux qui...
Par
le 31 janv. 2025
17 j'aime
3
Dans cet enchevêtrement récent de productions cinématographiques un peu formatées , où le moindre signe d’originalité (ne serait-ce que dans un trailer ou dans le détail d’une affiche) devient rapidement source de curiosité voire un événement, l’amoureux de cinéma a tendance à se satisfaire de peu.
« Companion » s’inscrit tout à fait dans ce mouvement, une affiche intrigante, une actrice à la popularité émergente, et surtout pour le chanceux qui n’aurait su interpréter les signes et aurait réussi à se soustraire au battage médiatique, quinze première minutes prometteuses, un retournement surprenant… Pourtant la révélation, qui devait résonner comme le point de départ du récit sonne le glas de nos illusions, car « Companion » débute alors sa lente litanie vers une fin déjà prévisible, entremêlant confusément, sf robotique, effets comiques
et jeu de massacre patiemment orchestré,
mais sans réel enjeu puisque l’attachement aux personnages se révèle proche du néant, la faute certes, à une écriture bâclée mais également à des acteurs inconsistants (mention spéciale à Jack fils de Dennis et de Meg Ryan), en dehors du personnage d’Iris (donc de Sophie Thatcher). Evidemment le réal a bien conscience du potentiel de son actrice dont l’image imprimera peu à peu tous les plans, et accompagnera tous les ressorts comiques entretenant mollement la flamme vacillante d’un ersatz d’intérêt pour la suite de ces aventures cybernétiques.
Pourtant, dieu sait que cette misérable lueur est menacée par un élément autrement perturbateur et fatal, né de la tentative d’amener une réflexion philosophique en arrière-plan, questionnant (encore) les rapports entre l’homme et les "robots de compagnie", recherche initiée déjà par Kubrick dans 2001, puis par Spielberg dans Ai, puis…. Ou encore dans une cohorte de métrages au propos proche de celui qui nous occupe, qui ont probablement tout dit et de façon moins artificielle qu’ici des problèmes déontologiques posés : Her, Ex-Machina , Time of Eve S1Mone, I’m your man, même si « Companion » a pour particularité d'ancrer sa réflexion dans une problématique qui n’est plus hypothétique, ni dystopique, mais se conjugue au présent, puisqu’il est désormais possible d’acquérir une petite amie robot, « Aria » capable d’offrir une certaine intimité à « son homme »*, reléguant notre brave Iris,
son aspect cramé et ses états d’âmes désuets
au rang de robot d’ancienne génération évoluant dans un film d’un autre temps…
* https://www.terrafemina.com/article/c-est-vraiment-derangeant-la-vente-d-une-femme-robot-a-150-000-dollars-affole-les-internautes_a374780/1
Créée
il y a 2 jours
Critique lue 43 fois
15 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur Companion
Quand Iris a rencontré Josh par hasard dans un rayon de supermarché, le nuage noir qui dominait son existence morose s'est soudainement envolé. C'était le coup de foudre, le vrai, de ceux qui...
Par
le 31 janv. 2025
17 j'aime
3
Dans cet enchevêtrement récent de productions cinématographiques un peu formatées , où le moindre signe d’originalité (ne serait-ce que dans un trailer ou dans le détail d’une affiche) devient...
Par
il y a 2 jours
15 j'aime
4
Ayé, le masqué pense enfin comprendre pourquoi il fait un blocage sur cette nouvelle tendance de films supposés édifiants que l'on qualifie un peu trop rapidement de woke et que l'on porte...
le 30 janv. 2025
11 j'aime
3
Du même critique
Jamais peut-être depuis 1938 (et le canular fabuleux d'Orson Welles, qui le temps d'une représentation radiophonique de "La guerre des mondes" sema la panique aux Etats-Unis), une illustration...
Par
le 15 avr. 2024
127 j'aime
23
Lorsqu’en 2015, George Miller, révolutionnait le film d’action (et le post-apo) avec le sidérant Fury road, certains y voyaient un acte ultime, un chant du cygne magnifique, une œuvre inégalable et...
Par
le 22 mai 2024
94 j'aime
14
Sorti en Italie au cœur de la vague d'indignation suscitée par l'assassinat de Giulia Cecchettin par son ancien petit ami (le 106ème féminicide en 2023 de l'autre côté des alpes), "C'è ancora...
Par
le 12 mars 2024
89 j'aime
3