♫ Musique ♫
Un jour parmi tant d’autres dans un Fastfood comme il y en a tant, la gérante : Sandra reçoit l’appel du Lieutenant Daniels qui accuse l’une de ses employées : Becky d’avoir volé un client. Sandra va alors, en attendant l’arrivée des forces de l’ordre, suivre aveuglément les instructions du policier en ligne, aussi intrusives soient-elles, entrant ainsi dans une situation qui va bientôt tous les dépasser.
Craig Zobel, réalisateur inconnue, se lance en 2012 dans un drame psychologique, inspiré d’une histoire vraie, comme le dit subtilement l’énorme pancarte au début du film, qui nous dit bien clairement qu’on est « dans le vrai monde réel de la réalité véritable ». C’est une longue descente dans les méandres de la psychologie humaine qui commence alors.
Contrairement à d’autres films du même genre où une personne appelle et où l’on s’attend à un twist final extravagant. Ici non ! On voit très rapidement que le lieutenant Daniels n’est en fait qu’un individu lambda (et pas Lambada), qu’il n’est pas du tout policier et que Becky n’est pas une voleuse. Ici, l’on s’intéresse à Sandra et aux autres personnes qui ont le faux Lieutenant au téléphone, car ce sont eux qui vont exécuter des ordres de plus en plus gênants, déplacés, malsains et même illégaux.
Becky, interprétée par Dreama Walker actrice plus ou moins inconnu (qui a eu un rôle dans Gran Torino de Clint quand même), réussi à nous faire vivre l’horreur d’une journée qui va traumatiser l’existence d’une jeune fille. Quant à Ann Dowd : Sandra, éternel second rôle, réussis ici à montrer avec réalisme l’évolution de son personnage. Au fil de la conversation téléphonique très réceptive aux instructions données par le faux policier, elle va d’abord avoir confiance en Becky puis va devenir ferme et dure envers elle, jusqu'à la traiter comme la pire des criminels.
Zobel, avec un fait divers délivre un film dérangeant et minutieusement agencé qui nous perd entre le réel et le cinéma. Bien que le rythme puisse lasser certain et laisser émerger des longueurs, ce film nous présente parfaitement l’expérience de Milgram, à notre époque.
Point culture !
Expérience de 1960, qui démontre que lorsqu’une personne se sent sous l’autorité d’une autre, elle va plus facilement exécuter des ordres qu’elle n’aurait jamais fait, voir qu’elle aurait condamné de son propre chef.
Ceux d'entre nous qui se soumettent aveuglément aux exigences de l'autorité ne peuvent prétendre au statut d'hommes civilisés
Harold Laski