Les martyrs de Tolpuddle.
Bill Douglas était un réalisateur anglais totalement inconnu de par chez nous. La sortie de Comrades en Blu-Ray anglais, accompagné de sous-titres français (ce qui est rare chez des éditeurs hors Majors) et d'une réputation flatteuse m'a fait m'y pencher.
Et si bien entendu, je ne connaissais pas l'histoire des martyrs de Tolpuddle (en gros, ce sont six hommes qui ont été expulsés dans un bagne australien au début du XIXe siècle pour avoir crée un pacte de fraternité dans un syndicat qui prône l'amitié), j'avoue que la vision du film est parfois difficile, ne serait-ce que par des détails politiques sur l'Angleterre de l'époque, ou alors l'accent très prononcé qu'ont tous ces personnages du Dorset, qui donnent l'impression de marmonner.
SI le film est parfois très complexe, il paie en retour par un visuel absolument incroyable (et magnifié par la qualité du Blu-Ray) ; les plans de Bill Douglas sont composés comme des tableaux, avec une attention aux détails sidérante (vêtements, coutumes, langage...).
Plus d'une fois, par l'ambiance dégagée par le film, ça m'a fait penser à du Bresson ou, plus encore, à Andreï Tarkovski dans la composition à la fois froide et plastiquement irréprochable.
Le film se passe surtout dans deux pays ; l'Angleterre et l'Australie, et dans ce dernier pays, le contraste est violent avec des couleurs très chaudes, et une caméra un peu plus en alerte, à l'image des six camarades qui vont trouver un plan pour échapper à leur bourreau de militaire.
Les acteurs sont relativement peu connus, mais on voit quelques têtes bien connues comme Keith Allen, Vanessa Redgrave ou Imelda Staunton (qui est la même en 1987 et en 2012, c'est fou).
Au final, c'est un film qui est très difficile, d'une lenteur qui peut faire fuir (et ça dure 3 heures), on peut ne pas tout comprendre, mais cela fait partie de ces œuvres dont le visuel emporte tout, et on sent ailleurs...