Le premier Conan est encore considéré aujourd’hui comme un des meilleurs films de l’histoire du Cinéma. Or, il se trouve que le film a clairement mal vieilli.
Pour beaucoup, cette suite a commis l’irréparable en se rapprochant du public familial. D’accord, Conan le Destructeur est toujours un monument d’ultra-violence macho peu avare en plans sur le corps bien huilé d’Arnold Schwarzenegger, mais le film est beaucoup moins sanglant et radical que le premier opus. Ici, Conan y combat des monstres en carton-pâte, aux côtés de Grace Jones et Wilt Chamberlain, ce dernier étant si piètre acteur qu’il est proche de faire tomber l’ensemble de l’entreprise dans le ridicule. D’ailleurs, on compte très peu d’acteurs de formations si on enlève aussi les catcheurs. Mais le film reste parfaitement appréciable grâce à une bonne humeur communicative, un second degré qui manquait au premier opus et des créatures très moches (Dagoth est particulièrement affreux) mais très ancrées dans leur époque. Le score de Basil Poledouris est bien meilleur que celui du premier opus (BLASPHEME) et permet à l’ensemble de garder une dimension épique qu’il semblait perdre dans sa première heure. Bien sûr, tout ne marche pas et voir Schwarzenegger hurler ”BAMBATAAA” en faisant tournoyer son glaive, qui est censé peser une bonne trentaine de kilos est un peu risible, mais la magie du cinéma de Richard Fleischer fait son effet.
Conan le Destructeur est un film bien plus aimable que son premier opus et il est fort aisé de comprendre pourquoi les fans du personnage n’ont pas aimé. Les autres y trouveront leur compte.