Avec Conclave le réalisateur reprend les codes du thriller à suspense mais dans un univers inédit au cinéma,
une vraie surprise ( et claque ) pour ma part moi qui suis allé voir cette avant première sans vraiment m’attendre à grand chose avec ce que je pensai être à première vue un schéma typique de film d’auteur chiant qui va trop gentiment écorné l’image de l’église…et bien c’est tout le contraire !
Avec ce deuxième film Edward Berger enfonce le clou et nous offre une démonstration de maitrise aussi bien dans le scénario que dans la réalisation, et prouve qu’il fait définitivement parti des nouveaux poids lourds du cinéma contemporain.
Un univers inédit et que certains fervents catholiques ont surement fantasmés de voir avec un film qui nous plonge dans l’organisation d’un Conclave : une réunion de Cardinaux du monde entier pour élire celui qui sera le successeur au Pape fraichement décédé.
Ralliement, invectives, perfidie, tous les ingrédients de la bassesse humaine sont réunis autour d’hommes ( et de femmes ) qui vont vite laisser leur foi de coté pour rentrer dans un système diablement humain !
Le Haut du Panier !
Un thriller religieux qui nous plonge dans un monde ultra confiné, auto centré, qu’on à pas du tout l’habitude de voir au cinéma, au cœur des rouages religieux ou les manipulations et jeux de dupes vont bon train et nous rappel curieusement le milieu politique lors d’une élection.
Le scénario s’amuse à nous piéger avec des revirements de situations inattendues tout au long des deux heures de film dans lequel un ballet de personnalités se dévoile peu à peu.
l’angle choisi par Edward Berger nous permet de plonger dans un thriller religieux ou à la façon d’un hui-clos on va suivre des ralliements et trahisons dans un milieu qui prête à croire naïvement que les Hommes qui prêchent la parole de Dieu sont bien au dessus de ça…Bien au contraire !
« Ce n’est pas en Dieu que j’ai perdu la Foi…C’est en l’Eglise ! »
Cette phrase prononcée par un des cardinaux résume assez bien l’état d’esprit du Film qui à travers une fiction renvoi tristement la réalité des positions de l’église à l’heure actuelle.
Même si le dispositif et l’angle choisi pourront agacer certains, il n’en reste pas moins qu’on est sur un cinéma incroyablement abouti à tous les niveaux , y compris dans la toute fin du film qui reste audacieuse et assez maligne.
Sur la forme on est tout de suite plongé dans l’ambiance avec tout un travail de mise en scène, photographie, cadrages absolument remarquable et qui colle parfaitement avec l’ambiance mi solennelle/mi thriller du film,
Ne vous y trompez pas Conclave ne se contente pas de nous narrer les petits malheurs de Cardinaux en mal de reconnaissance,
le film va bien au delà en soulevant certaines question plus profondes et va à coup sur faire parler de lui de par sa justesse quant à l’époque dans laquelle il se situe.
Rare sont les films qui ose pousser aussi loin dans le milieu de l’église, bien sur on à eu droit à d’excellents exemples ces dernières années comme Grace à Dieu basé sur des faits réels, ou encore dans un registre plus léger :Les deux Papes qui nous décrivait les relations entre un pape sortant et un rentrant, mais la on est sur un tout autre niveau !