Déjà que vivre ensemble n'est pas une sinécure, pour nous les humains, vous imaginez ce que cela peut donner quand il s'agit d'abord de survivre, après une catastrophe XXL, telle que celle décrite dans Concrete Utopia. Au passage, le film évoque un tremblement de terre à Séoul mais ne précise pas s'il s'agit d'une apocalypse mondiale car cela n'est absolument pas le sujet. Le récit s'intéresse exclusivement aux chanceux dont l'immeuble est miraculeusement toujours debout et qui auront pour première préoccupation de faire en sorte qu'aucun intrus, même subclaquant, ne soit accueilli chez eux. L'homme est un loup pour l'homme, nul ne l'ignore, et encore davantage quand il vit en meute exclusive. Le scénario est bien écrit et abouti, bien qu'un poil prévisible, et parfaitement réussi tant dans la description des phénomènes de groupe que dans la caractérisation de ses personnages principaux, les bons et les méchants étant présentés avec beaucoup de nuances et une progression psychologique plutôt bien vue dans ce microcosme social qui ne peut rester longtemps une démocratie. Par ailleurs, effets spéciaux et décors spectaculaires sont distillés avec parcimonie, dans ce conte moral qui se refuse à la facilité et à l'optimisme. Avec en prime une interprétation impeccable dau sein de laquelle brille l'excellent Lee Byung-Hun. Concrete Utopia a été choisi pour représenter la Corée du Sud à l'Oscar du meilleur film international 2024.