Qui sait ?
On me propose de regarder un film de Damiano Damiani."Ah, fis-je avec enthousiasme, El Chuncho, quien sabe?, ça fait longtemps que je voulais le voir !". "Non, me répond-t-on, ce n'est pas un western...
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le 12 sept. 2020
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Il faut toujours se méfier de ces réalisateurs subitement portés au pinacle alors qu'ils ont été ignorés pendant la grande majorité de leur carrière ou relégué à l'arrière plan. Cela témoigne parfois d'un creux dans l'actualité cinématographique, d'un vide éditorial ou simplement d'une opportunité conjoncturelle (ayants droit qui se réveillent, matériel soudainement disponible etc). D'autres fois, c'est simplement qu'une nouvelle génération de critiques émerge et qu'elle semble avoir décidé d'un commun accord tacite d'enfin faire son travail.
Pour Damiano Damiani, la question reste en suspens. Impossible de statuer sur la foi de ce seul film. Confession d'un commissaire de police au procureur de la République a l'apparence et l'odeur d'un Costa-Gavras ou d'un Francesco Rosi, dans lequel tous les ingrédients seraient là, mais où la sauce aurait tourné ; le goût n'y est pas, la puissance non plus. Le scénario est sage et appliqué, attendu et sans surprise (dernier acte anticipé dès la fin de la première bobine ou presque, jusqu'au dernier rebondissement) tout comme l'interprétation ; si le commissaire est impeccablement campé par l'immense Martin Balsam (malgré des motivations ridicules et trop peu développées), il en est tout autrement pour le rôle du procureur de la République. Franco Nero en magistrat naïf ressemble même à une grossière erreur de casting. Ce thriller politique se révèle finalement correct puisqu'il est parfaitement emballé (Damiano Damiani était loin d'être un manchot) mais il sacrifie tout sur l'autel de l'efficacité manquant tous les enjeux émotionnels et humains de son script. Un thriller mécanique donc, assez décevant, surtout compte tenu des critiques élogieuses lues à son sujet.
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Créée
le 4 avr. 2023
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