Confessions par Joro Andrianasolo
Par quoi commencer ...
Peut-être en disant que plus j'approfondis le cinéma asiatique et plus il s’élève qualitativement au dessus de tout ce qui se fait d'autre.
Confessions traite d'un sujet vieux comme le monde: la vengeance. Réparti en 5 ou 6 parties se présentant comme les confessions d’un personnage majeur.
Le prologue se présente comme un huis-clos d'une demi-heure, entrecoupé de flash-back sur les événements ayant motivé l'acte de vengeance. En images ça donne : une prof de lycée qui annonce son départ à ses élèves et leur explique comment 2 d’entre eux seraient responsables de la mort de son enfant. L’un par besoin de se faire remarquer, l’autre par peur panique et simple sottise. Elle révèle à sa classe que les briques de lait qu’ils ont bu contiennent du sang infecté par le VIH. Revanche classieuse.
Alors qu'on pourrait s'arrêter là, Tetsuya Nakashima en rajoute, il exhibe vicieusement les conséquences de cette première partie (et il faut avouer que c’est jouissif à regarder). Il révèle petit à petit que la vengeance n’est pas terminée, et que les motivations des petits merdeux sont à creuser plus loin encore que ce qu’il semblait au début. La vengeance donc mais aussi la bêtise, la naïveté adolescente, l'Oedipe, l'éducation (et/ou la négligence) parentale.
Brillamment mis en scène, jeu d’acteur sobre (exception peut-être des éclats de rire un peu surfaits lorsqu’ils veulent se la jouer psychopathes), photographie stylée (dominance des couleurs noires et bleues avec quelques rares éclaircies, des couchers de soleil notamment) et bande son ambiante/mélancoliques sans être larmoyantes (je jurerais avoir entendu du Radiohead à plusieurs reprises ou du moins la voix de Thom Yorke).
Moins sanglant qu’un I Saw the Devil, moins déprimant mais tout aussi captivant.