Dingue de réunir autant de beau monde pour un film aussi insignifiant.
Après il serait injuste de critiquer le film sous cet angle-là, puisque "Confidence" s'affiche clairement comme un film d'arnaque décontracté, dont on ne peut décemment rien espérer d'autre qu'un sympathique divertissement, vite vu et vite oublié.
Mais je ne m'attendais quand même pas à un tel manque d'originalité et de subtilité dans l'écriture : le trait est constamment épais, les personnages archétypaux à l'extrême, et les situations attendues.
Chaque micro-rebondissement apparaît prévisible, au point que le réalisateur James Foley n'hésite pas à ouvrir et à conclure son film avec exactement la même pauvre mystification, vue et revue des dizaines de fois sur les écrans.
Alors certes, "Confidence" est déjà vieux d'une quinzaine d'année, période durant laquelle le spectateur s'est déniaisé à vitesse grand V avec l'essor des séries TV notamment, et l'idée selon laquelle le moindre petit thriller doit s'achever sur un twist. N'empêche que celui qui nous est proposé ici se révèle particulièrement artificiel, tombant atrocement à plat.
Autre souci majeur du scénario : comme tout le monde cherche en permanence à s'arnaquer mutuellement, on finit non seulement par ne plus comprendre grand chose, mais aussi par s'en foutre complètement.
Ce qui vient sauver "Confidence" du marasme total, outre son sens du rythme et sa durée brève, c'est la présence de comédiens sympathiques qui parviennent sporadiquement à rendre la petite bande attachante.
Jugez plutôt : Paul Giamatti, Dustin Hoffmann et Andy Garcia cabotinent gentiment, Edward Burns joue les endives de luxe, Luis Guzman et Donal Logue forment un tandem de flics ripoux, tandis que Robert Forster apparaît dans une scène et demie. Sans oublier Rachel Weisz pour la touche féminine, même si ce genre de rôles ne la met clairement pas en valeur.
Ce qui permet de constater à quel point ce modeste récit implique bien trop de personnages (je ne cite que les plus connus), de sorte qu'aucun d'entre eux ne bénéficie de la moindre épaisseur.
Je comprend mieux désormais pourquoi "Confidence" est passé inaperçu à sa sortie, en dépit de sa prestigieuse distribution.