Après Fast and Furious 7, James Wan aurait pu poursuivre dans le blockbuster over the top et over budgetisé. Mais non, il a préféré retourner à ses premiers amours à savoir l'horreur. Avec néanmoins pour ambition de rivaliser avec les classiques du genre des 70's. A-t-il réussi son défi ?
Conjuring 2 fait peur. On a beau avoir vu des dizaines de films de maison hantée et des centaines sur la possession, le réalisateur parvient à nous déstabiliser avec une poignée de séquences réellement terrifiantes. Dans son premier tiers, la caméra aérienne, comme l'âme d’un fantôme malveillant qui observe, emporte le film dans une grande virtuosité. Elle se faufile à travers les vitres, slalome entre les portes grinçantes d’une vieille maison anglaise, guette les moments de faiblesse d’enfants insouciants…
Au delà des prouesses des mouvements dans Conjuring 2, il y a aussi des partis pris sidérants : un plan fixe hanté en arrière par la colère d’un monstre flou, des allers-retours en travelling pour un cache-cache avec un fantôme… La caméra, dotée d’une âme, peut être aussi inquiète, parfois horrifiée. Et quand il ouvre son film avec les meurtres d’Amityville, revécus par une Lorraine Warren en transe, James Wan, autrefois réalisateur de Death Sentence, verse dans le polar cinglant et violent, sans scrupules...
Malheureusement, Conjuring 2 s’adonne d’avantage au spectaculaire que le premier épisode. Moins lancinant, moins mystérieux, moins inquiétant, le film oppresse moins, s’éloigne de la vieille école de l’horreur, fait de bruits, de grincements et d’ombres pour aller vers un divertissement moins complet. Ainsi, il n’y a pas totalement de dimension mystique, pas de doute sur le danger. Cette suite décide d’avantage de jouer sur le rythme et d’offrir une bonne dose d’adrénaline...
Malgré tout, en utilisant avec soin et délicatesse tous les outils du cinéma, tous les langages, James Wan fait un film précis, intense et condensé. Un film qui, comme de la sorcellerie, vous force à perdre votre regard dans le noir d’où vous guette un fantôme maléfique ou le spectre de Starsky figé sur le poster d’une petite fille possédée par le démon !!!