Tout me prédisposait à ne jamais aller voir ce film au cinéma. Une énième pellicule d’épouvante avec son lot de portes qui claquent, de fantômes qui surgissent de nulle part, etc. J’avais vu vaguement l’affiche dans les rues mais cela ne me faisait pas envie.
Et puis, il s’agit d’un avis positif et de places de ciné qui se périment quelques jours plus tard pour se dire « après tout… ». Le panda géant y est allé avant moi et son enthousiasme en sortant fut des plus désarmant. D’ici à dire qu’il m’y a poussée, il n’y a qu’un pas.
Bref, The Conjuring est certes un film d’épouvante, mais un bon. Tous les procédés sont réunis : l’emménagement dans une nouvelles maison, les bruits suspects, les silhouettes derrière les fenêtres, les apparitions, les portes qui claquent ou encore les possessions démoniaques… Mais diable que cela est rudement bien fichu ! Cela faisait un bail que je n’avais pas autant péter de trouille au cinéma. Depuis Dark Water de Nakata il y a 10 ans en fait.
L’ambiance des années 70 est excellemment bien transposée par les décors et les costumes. Cela donne un cachet particulier au film. La maison est juste ultra flippante et se révèle un personnage incontournable dans l’effroi qui jalonne le film. Ce dernier n’est pas qu’un déroulé de scènes de jour tout à fait banales avec du blabla chiant puis de scènes de nuit de terreur. Non. La tension est quasiment omniprésente tout le long du film et les fantômes ne se reposent pas la journée.
La réalisation de Wan est vraiment un plus et même si j’ai été très sévère avec son Insidious, ce n’est vraiment pas à cause de sa réalisation. Il nous gratifie même d’un joli plan séquence comme je les aime.
The Conjuring est donc un film d’épouvante estival certes, mais soigné et qui fonctionne à la perfection. Bien sûr, il use parfois de ficelles sur-utilisées mais avec une habileté tout à fait propice à une bonne trouille et non juste quelques sursaut sur le siège. On hurle, on détruit les accoudoirs, mais on ressent cette petite boule au creux du ventre, cette peur viscérale qui est la preuve d’une maîtrise du sujet par son réalisateur. Les acteurs y sont aussi sans doute pour beaucoup. On dit coucou à HibouMan de the Watchmen qui sait toujours bien tenir ses rôles et à la revenante Lili Taylor qui, depuis Hantise, avait été plutôt discrète et qui en 10 ans n’a pas vieilli.
Leur jeu est vraiment un plus car permet une bonne identification aux personnages et une forte empathie. Si bien qu’au final je n’ai pu réprimer une petite larmichette.
Si vous m’aviez dit ça avant le film, je vous aurez envoyés vous faire pendre ailleurs…