James Wan : Le dossier de l'angoisse
C’est une étonnante trajectoire que poursuit le nouveau pape de l’horreur, James Wan, depuis bientôt dix ans. Après le phénomène Saw, responsable de l’apparition éphémère d’un sous-genre assez peu fréquentable, dit torture porn, le cinéaste a revisité toutes les époques de l’imaginaire bis, passant du film gothique (Dead Silence) au vigilante urbain 70’s (Death Sentence) sans rien changer, ou presque, de ses modèles fétichisés.
Une pente rétro qui le mène logiquement au film paranormal avec Conjuring – Les Dossiers Warren, vrai-faux remake d’Amityville – La Maison du diable de Stuart Rosenberg dont James Wan reprend la situation initiale des personnages, ainsi que les contextes géographiques et temporels.
Après Insidious, James Wan revient avec un nouveau film du genre Horreur/epouvante. Inspiré d'une histoire vraie, The Conjuring raconte une des affaires les plus terrifiantes du couple Warren, des enquêteurs paranormaux. Les époux Ed (Patrick Wilson) et Lorraine (Vera Farmiga) Warren étaient des démonologues dont la petite notoriété a marqué les années 70 aux États-Unis. Elle est médium, lui est une sorte de croyant scientifique.
The Conjuring du realisateur James Wan arrive à se démarquer tout en respectant les classiques.
La force de The Conjuring, est la présence du couple Warren, brillamment interprété par Vera Famiga et Patrick Wilson. Le tandem ancre le film dans un contexte crédible et loin de la « fantaisie » d’un Saw. L’alchimie entre les deux acteurs ajoute une couche de réalisme au film. Da plus l'ambiance en elle même, loin des grosses productions ou tous est plus ou moins centrer autour de forts quotas d'hémoglobine...Ici, la claustrophobie et les esprits sont les éléments que Wan utilise pour que l'on vous glace le sang.
Encore une fois il use de longs plans séquences ponctués de jump cut nerveux. De plus, il instaure une atmosphère oppressante qui déjoue les codes du jump scare au profit d’une horreur viscérale, impalpable et soudain brutale. Encore une fois il déstructure sa narration pour épouser une terreur abstraite où le Mal est le seul maître de vos émotions.
Le tout est d’ailleurs merveilleusement écrit, évitant dans ses diverses situations horrifiques tous les clichés possibles, ou en les utilisant de manière judicieuse et réfléchie afin que les effets de peur ne soient pas prévisibles et perdent de leur efficacité. Ainsi, on se surprend à sursauter et à crier devant de simples jump scares, à frémir devant le moindre bruit inquiétant (le travail sur le son étant tout simplement extraordinaire), et à être pris de sueurs froides devant le réalisme qu’apporte la mise en scène de James Wan, et qui démontre à quel point le concept des found footage est foireux et ne s’avère être qu’un parti pris de réalisateurs fainéants...
L'oeuvre en elle même est doté d'une realisation que l'on peut qualifier de "scolaire", mais qui va tellement bien a ce genre, car généralement peu utilisé.
Il est probable que vous ne laissiez pas vos enfants jouer à ce fameux "cache-tape" avant bien longtemps... les séquences de Cache-tape étant pour moi les mieux réalisées. Les claps des gamines, dicte les pulsations de votre coeur, on frémit a l'idée de voir apparaitre quelque chose a l'écran, tel est le but du film. Evidemment les plus sceptiques diront que tous est trop prévisible, et bien non ! on Hurle a chaque apparitions démoniaques et on en redemande !
Pour répondre a la question de l’humour, le film n’en est pas parsemé. C’est au milieu du film que quelque scène nous font sourire et détendent un peu l’atmosphère très lourde que Wan à instauré…..mais rester sur vos garde, c’est juste pour bien vous attendrir avant de repartir dans l’horreur totale.
Je voudrais parler des « Screamers » du film. Vous savez, ces moments classique du cinéma d’horreur qui font sursauter tout le monde, parfois (même très souvent) pour rien : que l'on adore ou pas, chez Wan, c’est sa manière tres différentes de gérer les screamers. On sent jusqu’au plus profond de nous même que nous allons sursauter et être saisi par quelque chose.
Le générique de fin achève le spectateur avec des photos des vraies personnes impliquées dans l'histoire... comme si on en avait pas eu assez...
Petite anecdote:Contrairement à d'autres films, toutes les scènes du film ont été tournées dans l'ordre chronologique
Dans un amas de film d'horreur autant inintérésant les uns que les autres, "The Conjuring" fait figure d'exception, un pied de nez aux films de série B avec du gore, juste du gore.