Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Nouvelle affaire dans les dossiers Warren : un homme soupçonné de meurtre plaide la possession démoniaque comme ligne de défense.



N'est pas James Wan qui veut !



Le cauchemar de Conjuring 3 : Sous l’Emprise du Diable demeure d’un point de vue narratif dans la lignée des précédents films. C’est une nouvelle enquête paranormale des époux Warren, cette fois-ci un jeune homme plaide pour la possession démoniaque dans un tribunal : un événement inédit dans l’histoire des États-Unis qui prendra en compte l’existence du diable devant la cour, comme elle prenait habituellement en compte celle de Dieu.


La séquence d’ouverture est réellement percutante en multipliant les références à l’Exorciste, mais elle est aussi marquante par les craquements des désarticulations d’un enfant en proie à la possession. Cependant, ce sera bien le seul acte de bravoure du film. Ne nous mentons pas, il est difficile de passer après les performances de James Wan et ses deux premiers Conjuring. Les différents spin-off de l’univers étendu demeurent en effet loin de la vision du célèbre réalisateur, lui qui parvenait par son génie à produire les meilleurs films d’horreur contemporains.



La dimension horrifique s’amenuise



Tout l’art des Conjuring puise sa force dans la peur viscérale qu’ils parviennent à enclencher en nous et chez nous. La méthode de narrer des faits réels avec des dispositifs huis-clos a toujours eu la particularité de décupler nos angoisses, car on peut constater à quel point le cauchemar se libère de la prison de l’écran pour vagabonder chez nous. Jetant des regards furtifs dans les coins sombres de la pièce pour les âmes les plus sensibles.


Dans le présent métrage, les Warren s’aventurent à l’extérieur et multiplient les destinations dans le pays. C’est un thriller d’enquête qui s’émancipe des maisons hantées, mais qui perd ainsi tous les stratagèmes diaboliques capables de susciter la peur. James Wan avait parfaitement compris la méthodologie à employer pour jouer avec nos nerfs, et même si Michael Chaves essaye de plagier de temps en temps ses méthodes, il n’en comprend jamais les particularités.



Par le pouvoir de l’amour



Le film détient un élément à la fois positif et négatif. Pour la toute première fois, la narration cède du temps à l’histoire des époux Warren notamment à travers des flash-back de leur rencontre. Ainsi, l’amour prend le pas sur l’horreur et on peut alors y voir davantage un film hommage pour les deux démonologues plutôt que sur l’entité à combattre. Car si nous connaissons les fortes convictions des Warren, nous ne connaissons en revanche pas leur histoire intime.


Cet élément-ci est à la fois un enrichissement et un écueil évident. Dans un film qui peine déjà à faire bondir de son siège, accorder du temps au thème de l’amour parait contreproductif. Qui plus est quand l'entité démoniaque s'avère bien moins terrifiante que les précédentes, surtout en comparaison des créatures de « Conjuring 2 : le Cas Enfield » qui parvenaient à décrire toute l’ampleur de la menace sans pour autant délaisser les époux Warren.



Conclusion



Le film a le mérite d’offrir un nouveau regard sur les deux célèbres démonologues de la saga, mais ce sera plus ou moins la seule qualité qu’on lui cèdera. Il nous faut faire le deuil du travail de James Wan, une nouvelle fois, et perdre alors les éléments qui faisaient tout le charme des premiers Conjuring. Dans le cas de celui-ci, on se contentera de dire que c’est un film d’horreur parmi tant d’autres.



La cour reconnaît l'existence de Dieu,
chaque fois qu'un témoin jure de dire la vérité.
Je pense qu'il est temps qu'elle accepte l'existence du diable


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le 13 juin 2021

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Death Watch

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