Des choses gentilles à dire sur ce film :
Le covid est venu, le covid n’est pas tout à fait reparti que voilà une première vague de films de covidsploitation. Ma foi pourquoi pas... Et jouer la carte huis-clos et webcam pour construire un thriller dans lequel un mystérieux personnage masqué va venir troubler un apéro en ligne, même si c’est des choses qui se sont déjà vues hors contexte covid, ça pouvait être intéressant...
Le problème, c’est que c’est français, ou, faute d’un meilleur terme, parisien. C’est à dire qu’on va vite retomber sur les problèmes de couple, les amitiés qui se déchirent, les non-dits... le syndrome du moment gênant au cours d’un repas dans un bel appart au plafond très haut quoi. Et si on pouvait avoir un doute sur le traitement du sujet, le générique de début aura tôt fait de le balayer avec son immersion informatique à deux balles et son alignement de photos de caractérisation qui rend d’emblée les personnages (involontairement) imbuvables. Indépendamment même des acteurs et des actrices qui vont les incarner.
Pas de surprise le film est rapidement pénible, oui.
Mais il a un côté assurément rigolo aussi dans la manière dont absolument tout, dans Connectés est forcé : le naturel de la vie entre potes, les répliques du tac au tac, les bugs informatiques, les inserts de mots anglais dans les phrases parce que, c’est connu, les quinquas parlent comme ça, auxquels s’ajoute un festival de faux bégaiements... merci Audrey Fleurot... mais pas que. Dans l’ensemble ça joue mal, même si les interprètes ne sont dans l’absolu pas de mauvais acteurs et actrices, voilà ils font avec ce qu’on leur donne. Et surtout, surtout, il a un côté assurément rigolo dans le fait que toute idée de suspense, de surprise, tout l’aspect whodunit du film en fait, soit bafoué, biflé, flingué d’une balle dans la tête (et pas forcément dans cet ordre) par une erreur de casting.
Mais quelle idée de foutre le comédien au cabotinage le plus reconnaissable possible pour jouer un mystérieux agresseur masqué ?! Oui c’est de Michaël Youn que je parle. Et je divulgâche que dalle tant on reconnaît son jeu dès sa première apparition. Malgré le masque, malgré les lunettes noires, malgré le modificateur de voix... tout transpire Michaël Youn. Forcément le suspense en prend un coup. On sait qui, on comprend rapidement comment, on arrive vite à retrouver pourquoi et avec qui sans même être particulièrement attentif à des discussions qui en plus arrivent oralement à passer certains mots et certaines phrases au fluo. Juste, pourquoi ?! C’est du même ordre que de confier le budget à Jérôme Cahuzac.
Voilà. Si on cherche un thriller à regarder pour ses qualités de thriller, inutile de s’arrêter sur ce film. Pour le reste pas de problème, c’est un régal.
Pour plus de fun, ne pas hésiter à boire un shot chaque fois que Stéphane de Groodt joue comme Alexandre Astier. Deux quand il fait du Christian Clavier.
Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 18 ingrédients repérés
Personnage > Agissement
Émotion | Pique une crise de nerf
Interprétation | Porte la main à son visage dans un moment dramatique
Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine
Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité masculine
Personnage > Caractéristique
Vie personnelle | Problèmes familiaux/de couple
Personnage > Citation
Se justifie | « Laisse moi t’expliquer ! » / « C’est pas ce que tu crois ! » / « Tu dois me croire, je t’expliquerai »
Personnage > Interprétation
En fait des caisses
Regard incrédule
Réalisation
Habillage | Placement de produits
Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite
Plan | Inserts d’images de caméscope/smartphone/d’écrans de télé/vidéosurveillance
Woosh | Mise en scène
Réalisation > Audio
Musique | Pizzicati pour renforcer un effet comique
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Interprétation | Roule des yeux
Scénario > Dialogue
Citation d’un personnage célèbre
Scénario > Élément
Titre du film énoncé dans le film
Scénario > Ficelle scénaristique
Plus de réseau téléphonique
Scénario > Situation
Bagarre | S’écrase sur une table pendant une bagarre
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais